Aidons le Gouvernement à soutenir le sport français…mais avec des idées !

Publié le 20 septembre 2018 à 16h24 dans Economie du sport

Le mouvement sportif lance, demain midi, une pétition pour réclamer au gouvernement des moyens budgétaires « à la hauteur » pour le sport » : « Nous, sportifs, dirigeants de clubs, bénévoles, passionnés, citoyens, demandons que le sport bénéficie de moyens à hauteur de ces apports humains, économiques et sociétaux. Pour que le sport compte, je signe« 

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°FRANCK FIFE / AFP

Afin d’aider le Gouvernement à trouver des idées pour aider financièrement le sport français, nous avons interrogé des experts, des parlementaires, des élus locaux, des économistes, des élus du sport en leur posant une seule question :

Selon vous, quelle serait la mesure gouvernementale la plus efficace / simple / réaliste / acceptable / iconoclaste à mettre en place pour permettre au sport français de continuer à se développer ?

Etant donné que nus avons eu beaucoup de réponses, ce sujet inspirant visiblement nos interviewés, nous ferons deux articles. Et bien sûr, si vous aussi avez des idées, faites-le nous savoir ICI et nous ferons un 3° article sur le sujet !

Nous commençons avec Michel Savin, Sénateur de l’Isère et Président du groupe d’études « pratiques sportives et grands événements sportifs » au Sénat, qui soutient le déplafonnement des taxes abondant le CNDS : « Le sport français est à un tournant de son histoire, nous partageons tous la conviction qu’il est de notre devoir de permettre au sport français de continuer à se développer. Il existe de nombreuses propositions qu’il faudrait mettre en place, en termes d’organisation, d’ambition, de développement, …
Une mesure simple, réaliste et efficace a d’ores et déjà été proposée par le Sénat à l’occasion des débats budgétaires en novembre 2017 : que le budget des sports retrouve le niveau de financement dont il disposait en 2017, c’est à dire un niveau supérieur à 500 millions d’euros. Il est très simple d’arriver à ce niveau de financement, en modifiant, par exemple, le montant de taxes affectées au budget des Sports. »

Vincent Rognon, Directeur national de la Fédération française du sport universitaire,  souhaite quant à lui la création d’une nouvelle taxe affectée au sport :  » Le marché des articles de sport a encore augmenté cette année pour atteindre plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaire. Une taxe de quelques % sur ces ventes représenterait une somme importante  pour le développement du sport français. C’était une mesure envisagée en son temps par le candidat DOUILLET au poste de Président du CNOSF. » 

L’idée de la création d’une taxe affectée est également soutenue par le président de la Fédération française de voile, Nicolas Hénard : « J’aime l’idée que les organisations privées (entreprises et autres) qui vivent du sport financent son développement. Une taxe sur le chiffre d’affaire des différentes catégories de SIRET concernées pourrait être une piste. Les fonds récoltés seraient répartis, selon une grille d’objectifs quantitatifs et qualitatifs à atteindre, vers les fédérations. Le pendant serait une réorganisation de leur gouvernance et un changement de leur modèle économique pour qu’elle soient plus efficaces : responsabilité partagée et réciproque. Tu donnes, je développe. Tu gagnes, je gagne... »

Armand de Rendinger, qui a notamment été directeur de la promotion internationale de la ville de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012, est un observateur attentif des débats actuels. Voici deux mesures fiscales utiles selon lui : « la déduction fiscale des revenus des frais d’inscription annuelle dans un club sportif  ainsi que celle des revenus de tous les dons et legs faits aux associations sportives ». Il nous précise que ces deux mesures peuvent faire bien entendu l’objet d’un plafonnement voté lors de la loi de finances pour éviter les éventuels abus.

Laurent Ciubini, Directeur général de la Fédération française de natation, envisage, quant à lui, de déverrouiller le secteur de l’enseignement : « Il faudrait que soient prises des initiatives législatives permettant, notamment, l’enseignement de la natation pour tous dans les milieux naturels. A ce jour, un maitre-nageur-sauveteur ou un éducateur ne peut donner des cours de natation en mer, en rivière ou en lac pour des raisons d’activité économique sur le domaine public. Or, nous avons là une quantité de sites qui pourraient permettre l’apprentissage des bases de la natation. Au travers d’applications mobiles, l’offre et la demande dans ce nouveau cadre juridique pourraient être mis en relation. Un grand nombre d’emplois pourrait être créé et une nouvelle façon d’accompagner l’apprentissage du savoir-nager, durable et moderne, pourrait voir le jour. Cette mesure pourrait bien évidemment s’appliquer utilement au reste du sport français ».

Julian Jappert, Directeur général de Sport et Citoyenneté, propose une autre idée : « L’une des mesures qui permettraient au sport français de continuer à se développer serait de systématiser l’évaluation de son impact social. Cette démarche permettrait de renseigner les pouvoirs publics et les ayants droits sportifs, ainsi que l’opinion publique, des externalités positives attendues d’un événement ou d’une politique publique, et d’en évaluer les bénéfices au service de l’intérêt général. »

Amélie Oudéa Castera, Présidente de Rénovons le sport français, n’est pas sûre que « le sport français ait besoin de plus d’argent public, il a juste besoin qu’on arrête de l’en priver brusquement, sans trajectoire d’ajustement, d’une manière beaucoup plus dure que ce qui est imposé aux autres secteurs. Pour que le sport français continue à se développer, les deux mesures gouvernementales clés que je préconiserais seraient, par ordre d’importance :  – la révision des rythmes scolaires pour permettre aux enfants d’avoir plus de temps pour pratiquer la discipline sportive (ou artistique) de leur choix, notamment en club ;
– une incitation à la promotion par les entreprises, tout particulièrement les PME, de l’activité physique et sportive de leurs collaborateurs.
S’il ne fallait en choisir qu’une, je prendrais la première. »

Des propositions différentes, certaines complémentaires, qui pourraient donner des idées au Gouvernement. Il y en a encore d’autres, qui feront l’objet donc d’un 2° article, en attendant les vôtres !

 

 

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