« Eux aussi font le sport français… » Matthieu Agostini, responsable sponsoring chez Groupama

Publié le 6 octobre 2014 à 15h35 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Matthieu Agostini, responsable Sponsoring chez  Groupama.

Matthieu Agostini

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Il est le résultat d’une même passion qui nous anime. Après avoir réuni dans mes études le sport à travers une maitrise à la faculté des sciences du sport, puis le business avec un troisième cycle à l’IAE d’Aix en Provence et un master spécialisé management du sport, j’ai commencé mon parcours professionnel chez Sporsora. Une expérience riche en rencontres, une vision transversale du marketing sportif et des acteurs du marché.

Mon expérience chez Groupama m’a permis d’accompagner et de suivre l’évolution du Groupe depuis plusieurs années. J’ai ainsi pu piloter la communication sur l’ensemble des programmes voile (des grandes courses océaniques, Transat Jacques Vabre, Route du Rhum, les records comme le Trophée Jules Verne ou des courses plus internationales comme la Volvo Ocean Race). Autant d’actifs qui ont nourri le positionnement et la stratégie de croissance de la marque.

J’ai également pu développer une politique de partenariat avec des clubs de Ligue 1, négocier les contrats, optimiser l’activation des contreparties pour le compte de nos Caisses Régionales. Un rôle finalement « d’agence » chez l’annonceur.

En quelques mots, quel est votre quotidien ?

La richesse de nos postes est de pouvoir être en contacts avec l’ensemble des ressources internes et externes utiles à nos projets. Je vais solliciter les relations presse, le département digital, l’évènementiel, la communication interne, les agences, autant d’acteurs qui rentrent dans le cercle j’espère vertueux de notre stratégie et plan de communication.

Je ne pourrai donc pas résumer une journée type, elles sont toutes différentes. Le petit bonus c’est certainement les déplacements sur les épreuves, ils peuvent être nombreux, ils valident sur place le travail effectué les mois précédents.…

Que recherche Groupama dans son partenariat avec Franck Cammas, le navigateur ? De la visibilité ? s’identifier à des valeurs ? un positionnement institutionnel ? autre chose ?

Depuis 17 ans, la politique sponsoring du Groupe s’est structurée autour du partenariat avec Franck Cammas, certainement la plus longue relation entre un skipper et son partenaire.

La rencontre avec Franck a donc été décisive dans le choix de Groupama. Ce jeune navigateur de 25 ans à l’époque au potentiel prometteur avait besoin d’un partenaire ambitieux et s’engageant dans la durée pour réaliser ses projets. C’est un rôle que Groupama réalise au quotidien pour ses clients et salariés dans lequel le groupe s’est tout de suite retrouvé.

La voile a aussi répondu à des objectifs d’images, à des enjeux de notoriété et de modernisation du groupe. Les valeurs communes sont nombreuses, c’est le choix d’une aventure humaine mettant les individus au centre du projet, le choix de l’innovation et de la haute technologique (nos différents bateaux sont à ce titre de formidables démonstrations par la preuve).

C’est aussi des projets à l’impact environnemental faible, humainement portés par des hommes et femmes dont l’objectif premier est d’abord de réaliser leurs projets et pas de s’enrichir, des projets cohérents avec nos principes d’actions de confiance, de responsabilité et de solidarité.

Le Groupe a construit plusieurs bateaux sur lesquels Franck a constitué  un impressionnant palmarès. Le programme sportif a toujours accompagné la stratégie de croissance de la marque. Les grandes courses océaniques comme la Transat Jacques Vabre, la Route du Rhum s’appuyaient sur le développement de nos positions d’assureurs généraliste en France.

En 2006, Groupama ambitionne d’être leader de l’assurance en Europe et un axe de croissance interne se dessine à travers nos accroissements en zones urbaines. Nous construisons alors un maxi-multicoques , remportons le Trophée Jules Verne (tour du monde en équipage sans escale) et décidons de soutenir des actions de proximité à travers des partenariats de clubs de Ligue 1.

Les nouvelles ambitions du Groupe à l’international et de nouveaux enjeux de positionnement nous ont orientés en 2011 sur la Volvo Ocean Race (course de référence à l’international de 8 mois autour du monde). Une victoire incroyable sur une épreuve qui était la chasse gardée des anglo-saxons…

Engagé depuis 2 ans dans un processus de rationalisation de ses investissements, le sponsoring s’est aussi adapté à la dynamique du Groupe, nous nous sommes recentrés sur le marché domestique France et concentré sur le territoire de la voile au niveau national. La capacité de Franck Cammas à comprendre et prendre en compte les enjeux du groupe est également un facteur déterminant de la réussite du partenariat.

Quelles sont les différences d’approches en terme de sponsoring dans la voile et dans le football ?

Pour nous le message était très clair, la voile devait rester le territoire majeur de sponsoring du Groupe, il est un actif très fort grâce à des facteurs clés de succès que sont la dimension humaine, la fidélité de l’engagement, les résultats sportifs, l’efficacité du bateau en terme de visibilité, des valeurs fortes et une bonne adhésion de l’interne.

En 2006, nous avons souhaité un support complémentaire permettant d’entretenir une relation de proximité en zones urbaines que ne pouvait nous apporter la voile, l’idée était de contribuer et de générer une préférence de marque dans un périmètre urbain très concurrentiel. Le soutien à des clubs de Ligue 1 complétait le dispositif et décidions de soutenir des actions de proximité à travers des partenariats de clubs à forte visibilité (OM, OL, Bordeaux…) afin de nourrir notre image d’acteur local.

 Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

Je me rapprocherais de mes homologues de l’environnement , du travail et de la santé. Je travaillerais à faire en sorte que le transport à vélo soit  au coeur du développement des installations de la « Cité » et de l’espace public.

En plus des bienfaits sur la qualité de l’air et la santé,  je proposerais que les entreprises puissent verser une indemnité kilométrique aux salariés se rendant au travail à vélo.

Bref, aider à ce que la vie soit faite de bicyclettes….

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