Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.
Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Julien Berenger, 36 ans, avocat au barreau de Marseille, qui était auparavant au Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Olbia le blog : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Julien Berenger : Après des études de droit assez classiques (Maîtrise droit des affaires et DEA Droit des obligations), j’ai eu la chance d’obtenir un stage au CNOSF en 2004. J’y suis finalement resté 10 ans. Durant cette période, après avoir suivi le Master de droit, économie et gestion du sport de Limoges en alternance, j’ai rapidement eu la charge du service de la conciliation. Puis, progressivement, mes missions se sont élargies vers la coordination de la Commission du sport professionnel, instance consultative du CNOSF à l’époque présidée par Bernard Lapasset et composée des ligues professionnelles et des fédérations dotées d’un secteur professionnel ou semi- professionnel, dont le rôle est de porter la voix du secteur professionnel du sport auprès notamment des pouvoirs publics nationaux ou européens. De 2010 à fin 2012, période de mon départ du CNOSF, je fus conseiller-juriste auprès de la Direction générale. Après cette expérience diversifiée et enrichissante, qui m’a donné l’opportunité de vivre en immersion au sein du mouvement sportif et d’en connaitre les rouages, j’ai fait le choix de devenir avocat. En mars 2013, je me suis inscrit au Barreau de Marseille, qui est ma ville d’origine, et simultanément créé mon cabinet.
OLB : En quelques mots, quel est votre quotidien d’avocat ?
JB : Je dirais qu’il est intense et mobile, toujours étroitement lié au sport. J’ai la chance d’avoir une clientèle disséminée un peu partout sur le territoire. Les nouvelles technologies permettent cela. Le maître mot est la disponibilité. Car dans le domaine du sport, les échéances sont souvent rapprochées et l’urgence accrue. La relation avec le client ne passe plus nécessairement par du présentiel au Cabinet mais les échanges sont finalement permanents, ce qui permet d’apporter un meilleur service. Je suis amené à beaucoup me déplacer, pour conseiller mes clients et les assister devant les instances sportives régionales ou nationales et devant les juridictions. Je siège également au sein de nombreuses commissions fédérales et de ligues professionnelles, ce qui est prenant mais très enrichissant.
OLB : Quels sont vos domaines de prédilection ?
JB : Mon activité se partage entre juridique et judiciaire, c’est-à-dire entre le conseil et le contentieux.
J’interviens auprès d’associations, sportifs, dirigeants, fédérations/ligues professionnelles et agents sportifs.
Dans ce cadre, je les conseille sur leurs aspects contractuels, également dans le domaine du droit social ou dans le suivi de leurs contentieux. Mais s’il faut en choisir un, je dirai que mon domaine de prédilection est le droit du sport au sens strict de l’expression, c’est-à-dire celui qui est découle de l’application du Code du sport et des règlements fédéraux (ex : aspects statutaires, contentieux des décisions des fédérations, conciliation, dopage, etc…).
J’interviens également régulièrement auprès des fédérations et ligues professionnelles sur le thème des paris sportifs et de l’intégrité afin de les accompagner dans leur démarche de prévention et de lutte contre la fraude et le trucage des matchs, et ce en collaboration avec Christian Kalb, expert sur le sujet.
OLB : A votre avis, le code du sport nécessite-t-il d’être réécrit ? Si oui, dans quel sens ?
JB : Le Code du sport est de création récente. L’ensemble des dispositions relatives au sport, avant disséminées, ont fait l’objet d’une véritable codification en 2006. Le principal mérite du Code du sport est selon moi de les regrouper et de les mettre en cohérence. Le Code du sport décrit principalement l’organisation du sport en France, plus qu’il ne fixe d’obligations ou d’interdictions. Surtout, il est un des éléments qui s’applique à la sphère sportive parmi l’ensemble des autres codes et textes règlementaires, car le sport est à la confluence de tous les domaines du droit et, en dehors de quelques particularités, n’échappe à aucun d’entre eux. Je trouve donc que l’actuel Code du sport est en phase avec son objet. Je ne vois donc pas de nécessité de le réécrire. Ce qui ne m’empêche pas de considérer que certaines dispositions doivent être repensées pour enclencher la modernisation et la professionnalisation du sport ainsi qu’une évolution de sa gouvernance.
OLB : Thierry Braillard propose de fusionner l’ARJEL et l’AFLD. Pensez-vous que cela soit opportun et pourquoi ?
JB : Je partage évidemment sa volonté de placer la protection de l’intégrité du sport au centre des préoccupations. Pour autant, au-delà de l’effet d’annonce, je ne pense pas que la fusion des deux entités ait un réel sens, ni ne soit un gage d’efficacité, tant leurs missions divergent. L’ARJEL participe certes à la lutte contre la fraude sportive mais ses missions ne s’arrêtent pas là, loin s’en faut. Cette Autorité a également en charge les jeux de cercle (poker) et les paris hippiques et, dans chacun de ces domaines, délivre des agréments, contrôle les opérateurs de paris, lutte contre l’addiction, s’assure de la sincérité des opérations de jeux, aux fins notamment de lutter contre le blanchiment de capitaux. De plus, l’ARJEL n’intervient que dans le domaine des jeux en ligne. Que ferait-on des paris sportifs proposés par la Française des Jeux dans son réseau physique, qui ne sont pas moins que les paris en ligne un vecteur de fraude ? Le rôle de l’AFLD est quant à lui tourné vers un seul objectif : prévenir et lutter contre le dopage tout en protégeant la santé des sportifs. Et puis finalement, comment mutualiser, si tel est l’objectif, la détection de substances dopantes dans l’organisme d’un sportif et la détection de paris illégaux révélant de possibles faits de trucage des compétitions, qui font appel à des méthodes et des ressorts tellement différents ? Enfin, il m’apparaît important de ne pas entamer la forte mobilisation du mouvement sportif sur ces sujets, et je crains qu’en les confiant à une agence indépendante, les fédérations et ligues professionnelles risquent petit à petit de s’en départir.
OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?
FA : Avec pour objectif de développer toujours plus la pratique du sport en France, je ferai du sport de haut niveau une priorité en développant les financements en sa faveur. Car je demeure persuadé que ceux sont les succès qui attirent le public et les pratiquants et qu’en s’appuyant sur ceux-ci, les disciplines sportives deviennent plus attrayantes et attirent les financements privés. Une telle orientation devra s’accompagner d’une amélioration des équipements sportifs, éléments indispensables pour produire des champions et aussi attirer les français vers la pratique, et d’un travail de tous les instants sur les valeurs et la dimension éthique du sport. Mon tryptique serait : haut niveau, équipements, valeurs.
Après Fred, Julien. ..et bien, que d’honneur pour le bureau de l’addes ! Notre cher président (que jembrasse) peut être fier de son recrutement. Et bravo à vous 2, pour vos qualités professionnelles, mais aussi humaines. Magali
Le sport de haut niveau est nécessaire pour l’image du Sport des Fédérations et de la Nation mais il ne faut pas oublier tous les sportifs de bases où même champions de moindre niveau, et les enseignants professionnels qui permettent aux associations et fédérations de vivre. Il me semble qu’il faille également diriger les efforts vers cette base pour permettre aux jeunes de ne pas être ou faire du sport dans la rue, de constituer un vivier de futurs champions.Qu’il faille également permettre aux adultes de continuer à ‘SPORTER’ (J’invente) tant qu’ils le peuvent….’Il est nécessaire de mettre de l’ordre et de surveiller les dirigeants qui se prennent pour des PDG à la limite du dictatoriat qui dilapident les comptes et enfraignent les LOIS ,Il ne faut pas oublier les représentants de l’Etat (il y en a..et même ailleurs que dans le sport).) qui ne respectent pas les directives de leur hiérarchie, privilégiant leur image publique et leurs Amis (preuves à l’appui monsieur l’Avocat). Je me permets d’ajouter que les personnes handicapées ont le droit d’être sportives même si elles dérangent, un peu, quelquefois……
Cordialement