14 élus qui vont changer le sport français en 2014 – N°5. François Hollande : une ambition olympique pour la France ?

Publié le 17 janvier 2014 à 10h14 dans Institutions

On dit souvent que les hommes et femmes politiques français se préoccupent peu du sport. Certains d’entre eux jouent pourtant un rôle fondamental dans son développement et son financement. Et parfois sans même que le monde du sport s’en rende compte ! Pour débuter l’année 2014, Olbia – Le blog vous présente donc 14 élus politiques, locaux et nationaux, de gauche et de droite, qui devraient marquer le sport français durant les prochains mois.

François Hollande, Président de la République

Ce qui va se passer en 2014. Ce fut la surprise sportive de la fin de l’année 2013. Le Président de la République a révélé un soudain intérêt pour l’olympisme en recevant successivement à l’Elysée les trois membres français du Comité international olympique (Jean-Claude Killy, Guy Drut, Tony Estanguet), les dirigeants du sport français (Denis Masseglia, Valérie Fourneyron et Bernard Lapasset) et Thomas Bach, le président du CIO. Le signal était important car François Hollande jouera évidemment un rôle crucial dans la décision française de candidater ou non aux Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2024. Aucun dossier de candidature ne pourra se faire sans l’Etat, qui doit notamment garantir financièrement l’ensemble du futur budget d’organisation. On sait aussi que les membres du CIO sont très sensibles à la personnalité des chefs d’Etat ou de gouvernement. Tony Blair, Vladimir Poutine, Lula ou Shinzo Abe (lorsqu’il a fallu rassurer le CIO sur les conséquences à terme de l’accident de Fukushima) avaient été décisifs dans la dernière ligne droite des candidatures de Londres, Sotchi, Rio et Tokyo. Une candidature aux JO 2024 serait-elle cependant dans l’intérêt politique de François Hollande ? Elle s’intégrerait bien en tout cas dans la stratégie « France 2025 » que le Gouvernement a lancée à l’automne dernier et dans les débats actuels autour du Grand Paris. Reste que le calendrier est un peu compliqué. Le CIO attribuera les Jeux 2024 en septembre 2017. Une éventuelle candidature française se ferait donc parallèlement à l’élection présidentielle de la même année. François Hollande la verra-t-il comme un atout de campagne ou un obstacle à sa réélection ? Il faudra probablement attendre encore un peu avant de le savoir. On connaît la méthode politique du Président de la République : beaucoup consulter et écouter, y compris des opinions très différentes, et ne trancher qu’au dernier moment. Ce qui pourrait donc bien faire durer le suspense jusqu’en 2015…

Quel enjeu pour le sport français ? L’engagement de l’Etat à son plus haut niveau est essentiel pour la stratégie internationale du sport français. Celle-ci est conduite par le mouvement sportif, mais il est indispensable qu’elle puisse s’appuyer sur des moyens, réseaux et savoir-faire importants. Seul l’appareil d’Etat dispose en France d’une telle force de frappe. Or, l’utilisation de ses relais internationaux a été jusqu’à maintenant assez faible dans le sport (la candidature d’Annecy aux JO d’hiver de 2018 en avait ainsi peu bénéficié). Les choses changent. Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, a annoncé le 15 janvier une mobilisation inédite du réseau diplomatique, avec notamment la nomination d’un ambassadeur du sport (Jean Lévy, ancien ambassadeur à Cuba), pour soutenir le sport français dans ses ambitions internationales, aussi bien en matière de candidatures aux grands événements sportifs que de présence dans les instances internationales et de conquête des marchés économiques étrangers. L’initiative est importante. Elle ne prendra cependant toute son ampleur que si le Président de la République décide lui aussi que le sport doit être un objectif majeur pour la France dans les dix prochaines années.

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