Nous avons proposé à différents acteurs du sport français de bien vouloir formuler un voeu pour 2024 que nous vous dévoilerons tout au long de ce mois de décembre, sous la forme d’un calendrier de l’Avent.
Nous poursuivons avec Richard Remaud, président du club Valence Badminton.
Quelle est la principale différence entre le tennis et le badminton ? L’exclusivité du court.
Lorsque le tennis a lancé son grand plan de développement dans les années 70, une grande partie des clubs évoluaient dans des gymnases qu’ils partageaient souvent avec le basket ou encore la gymnastique. Philippe Chatrier a eu l’intelligence de jouer sur deux leviers : la multiplication du nombre de clubs et la spécificité du lieu d’évolution en sortant le court de tennis des gymnases pour lui octroyer un lieu de pratique exclusif.
Il a ainsi boosté le nombre de clubs et le nombre de pratiquants grâce à un principe simple : le court de tennis est disponible du matin au soir. Et, accessoirement, le club dispose d’un lieu de vie avec son club house.
L’équipement spécifique est un énorme booster de développement. Il permet d’accueillir les différentes pratiques d’une même discipline à différents moments de la journée : le sport en entreprise la journée, le sport pour les seniors en matinée, l’entraînement des jeunes en soirée etc. A l’inverse, les disciplines qui doivent partager le même gymnase avec d’autres sports ou d’autres usages sont limitées dans le temps pour dégager des leviers de croissance.
Quand le court de tennis est disponible du matin au soir, le terrain de basket, le terrain de hand, le terrain de badminton, la table de tennis de table doivent encore trop souvent laisser la place à leurs amis du hand, du basket etc., à la pratique scolaire, ou encore à des animations associatives souvent bien éloignées du sport.
Il est temps pour ces disciplines matures de pouvoir évoluer dans un lieu qui leur est propre et pourquoi pas de partager ensemble les sujets transverses que sont l’accueil, la gestion, les fluides etc.
Je formule le voeu pour 2024 et au-delà de voir des lieux de pratiques spécifiques émerger pour le plus grand nombre de sports sur l’ensemble du territoire et ainsi donner à nos clubs de véritables outils de développement économiques.
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