Nous avons proposé à différents acteurs du sport français de bien vouloir formuler un voeu pour 2024 que nous vous dévoilerons tout au long de ce mois de décembre, sous la forme d’un calendrier de l’Avent.
Nous poursuivons avec Gérard Perreau-Bezouille, président de la Fédération française des clubs omnisports (FFCO).
Le décalage entre la demande sportive, liée aux évolutions de la société et des aspirations individuelles, et les réponses apportées par le mouvement associatif traditionnel est patent, devient anachronique. Le fossé se creuse, comme le montrent plusieurs études sur les aspirations des Française et des Français. Et si ce qui apparait comme marginal était au centre ? Et si le sport associatif se régénérait par ses marges ? En d’autres termes, ce qui peut paraitre accessoire n’est-il pas l’essentiel ?
Construire une Nation sportive, c’est faire vivre « le droit au sport », c’est prendre en compte les individus tout au long de leur vie, en fonction de leurs besoins mouvants et de leurs capacités, c’est permettre l’émancipation, c’est lutter contre toutes les exclusions ou formes de discriminations… Voilà la littératie physique en action. C’est faire société à partir du et à travers le sport : le sport est certes miroir de la société mais, réciproquement, les femmes et les hommes du sport peuvent renvoyer des valeurs pour tous, à un moment où le tout individualisme et l’économie souveraine ont ouvert la porte aux fanatismes religieux de tous bords, aux extrémismes xénophobes, racistes ou homophobes. Mon vœu : vite, vite, travaillons cet « agir ensemble ».
Il y a besoin d’un nouvel élan afin de faire place à un nouveau schéma qui hybride davantage, en disruption avec le modèle disciplinaire (un sport = un club) sans pour autant renier ses apports. Un nouveau système, plus complexe, plus intégrateur, combinant toutes les complémentarités. Il devra être imaginatif et inventif, donner des dimensions nouvelles, faire mieux sans doute en faisant moins, lutter contre la démesure des évènements, revenir au plus près des gens, irriguer les territoires. L’omnisport peut être une des réponses. J’en suis convaincu.
NB : « La littératie physique se définit par la motivation, la confiance, la compétence physique, le savoir et la compréhension qu’une personne possède et qui lui permettent de valoriser et de prendre en charge son engagement envers l’activité physique pour toute sa vie. » Traduit de l’International Physical Literacy Association, Mai 2014
Laisser un commentaire