« Eux aussi font le sport français… » Sébastien Bellencontre, fondateur et directeur associé de 4 Success

Publié le 23 août 2014 à 15h35 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Sébastien Bellencontre, fondateur et directeur associé de 4 Success (http://www.4success.fr), agence spécialisée dans la gestion de carrière et d’image de sportifs.

photo SB

Olbia le blog : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel qui vous aura conduit à travailler chez des grands noms du sport business (Havas Sport, Reebok, Adidas) ?

Sébastien Bellencontre : Ce parcours nait d’une flamme qui anime certainement tous les acteurs de ce milieu, la passion du sport !

Depuis tout jeune je m’épanouie dans cet univers…D’abord parce que j’aime le jeu et l’émotion qu’il peut procurer, puis pour ce qu’il nous apporte et véhicule tel l’ouverture et la solidarité, mais aussi le travail et le dépassement de soi !

Ces mêmes valeurs que l’on peut aisément transposer à tout business existant.

Le « backstage » de cet univers, et notamment l’économie qui s’y rapporte, a toujours été quelque chose qui m’intéressait tout autant que les résultats sportifs.

Partant de ce postulat, à l’image d’un sportif qui travaille sur l’atteinte d’un objectif, j’ai défini mes propres objectifs et me suis préparé à les atteindre…

Toutes mes expériences professionnelles sont le fruit de ce travail mais également, et il faut bien l’avouer, d’une part de réussite.

Havas, le groupe Adidas, ces entités sont d’énormes machines du sport susiness et sont forcément extrêmement sollicitées par des Hommes désireux d’y apprendre le métier et faire partie de cette aventure…J’ai eu cette chance de pouvoir y parvenir afin de m’aguerrir.

C’est bien évidemment grâce à ces expériences et aux rencontres plus qu’enrichissantes qu’elles ont provoquées que j’ai pu il y a 2 ans franchir une autre étape, et devenir entrepreneur !

OLB : Que fait au quotidien un agent d’image de sportifs de haut niveau ?

SB : L’agent d’image accompagne l’athlète sur l’ensemble de la dimension communication. Son rôle est de manager l’intégralité de ce prisme en conseillant le sportif sur son mode de fonctionnement tant oral qu’écrit mais également comportemental…

L’idée n’est pas de changer la nature de notre client mais simplement de lui expliquer que dans son rôle de personnage public, il doit composer avec certaines règles. Nous essayons de leur faire comprendre qu’ils sont des modèles et qu’ils ont donc des responsabilités.

A titre d’exemple, les réseaux sociaux sont aujourd’hui un média à part entière. Ils sont très puissants car leur contenu est contrôlé par l’athlète lui-même. 

Nous incitons nos clients à anticiper les conséquences de leurs interventions sur ce type de médias, tant dans le contenu que sur la forme, tout en ayant conscience qu’il doit rester une part de spontanéité dans tout ça…Là est toute la difficulté.

L’autre partie de notre métier consiste à développer leur potentiel marketing, en travaillant sur les partenariats notamment.

Notre rôle est d’optimiser leur visibilité, qu’elle soit régionale, nationale voire internationale, tout en ayant conscience qu’ils sont avant tout des sportifs, avec un agenda parfois contraignant. Nous devons respecter ce paramètre en privilégiant les projets porteurs de sens, d’intérêt et de longévité.

Notre objectif sur le long terme est que nos clients puissent jouir d’une belle image et d’un réseau intéressant en vue de leur reconversion…Nous les encourageons d’ailleurs à suivre en parallèle de leur carrière professionnelle, différentes formations (anglais, management, etc…) afin de préparer l’après.

OLB : Comment recrutez-vous vos clients ? 

SB : Il y a plusieurs cas de figure.

Tout d’abord, nous démarchons la plupart de nos clients. C’est le cas pour 80% d’entre eux.

Au sein de ce portefeuille, il en existe que nous avons contacté à la demande d’un annonceur afin de sceller un partenariat ou mettre en place une opération de communication…

Notre travail ayant visiblement plu, nous sommes allés plus loin dans la relation.

Il y a également ceux avec qui nous voulions travailler car nous avions le sentiment que nos valeurs respectives étaient proches.

Certains ont accepté, d’autres non, mais, dans l’ensemble, notre approche semble plaire.

Enfin, il y a les appels entrants.

En effet, quelques-uns de nos clients ont fait eux-mêmes la démarche de nous contacter.

Cela part souvent d’une problématique d’image bien précise sur laquelle ils sont désireux que nous travaillions.

Pour un sportif, la confiance est primordiale et il ne la donne pas aisément. Nous devons la mériter tout en restant clairs et fermes sur l’atteinte de nos objectifs communs.

OLB : Quel est votre modèle économique ?

SB : Il est à trois vitesses…

Une partie de notre rémunération est fixe : elle concerne la gestion des relations avec les médias et le management des réseaux sociaux et sites internet.

Une autre partie est variable : elle est lié au chiffre d’affaire généré dans la mise en relation entre nos clients et les différents acteurs du marché.

Enfin, la dernière partie correspond aux actions que nous menons pour le compte des marques sur du conseil ou de l’évènementiel.

C’est d’ailleurs un axe en développement chez 4Success et nous allons prochainement créer un département dédié au développement de cette activité.

OLB : L’avènement des réseaux sociaux a du avoir un impact important sur votre façon de travailler. Quels sont les avantages et les inconvénients pour vous et pour les sportifs dont vous avez en charge l’image ?

SB : C’est en effet une révolution dans la façon de communiquer. Comme vous le dites si justement, il y a des risques et des opportunités. 

Comme je le mentionnais précédemment, ce sont des médias très puissants et « autocontrôlés ».

Les risques et les conséquences d’un dérapage ou d’une mauvaise interprétation sont donc plus nombreux qu’auparavant, et nous essayons de sensibiliser nos sportifs à cela.

Nous sommes d’ailleurs, pour la plupart d’entre, eux administrateurs de leurs profils officiels (Facebook, Twitter, Instagram…).

C’est extrêmement chronophage mais tellement stratégique que nous en sommes obligés, les dérives arrivant également de l’extérieur.

Cependant les opportunités sont là…

La puissance de ces médias à part entière en fait de vrais leviers en matière de communication. Que ce soit pour prendre la parole sur des sujets liés à l’activité professionnelle de nos sportifs ou bien leurs actions Marketing.

Les marques ont notamment très bien compris l’intérêt de l’usage des réseaux sociaux de leurs sportifs, à tel point qu’ils font désormais partie intégrante de leurs plans médias.

OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

 SB : Il est difficile de répondre à une telle question sans se dire qu’on ne le fera que partiellement tant il y aurait de choses à mettre en place.

Cependant, l’un des points qui revient très souvent dans mon esprit, c’est la place du sport à l’école.

Je pense que j’essaierai de travailler de paire avec le ministre de l’éducation afin de revoir l’implication du sport dans le système scolaire, et surtout son rôle au sein de ce système.

De ce point de vue là, je trouve que les Etats-Unis ont une vision et un usage du sport qui est formidable.

C’est à la fois un vecteur de réussite sociale et professionnelle reconnu, mais également de cohésion et d’intégration dès le plus jeune âge. La pratique du sport est encouragée et valorisée.

A une période où le rôle de l’école dans notre société est chahuté, j’ai tendance à penser que le sport aurait un rôle très important à jouer dans cette équation.

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