14 élus qui vont changer le sport français en 2014 – N°4. Manuel Valls : un soutien de poids pour le grand stade de rugby

Publié le 20 janvier 2014 à 10h02 dans Institutions

On dit souvent que les hommes et femmes politiques français se préoccupent peu du sport. Certains d’entre eux jouent pourtant un rôle fondamental dans son développement et son financement. Et parfois sans même que le monde du sport s’en rende compte ! Pour débuter l’année 2014, Olbia – Le blog vous présente donc 14 élus politiques, locaux et nationaux, de gauche et de droite, qui devraient marquer le sport français durant les prochains mois.

Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur

Ce qui va se passer en 2014. On ne le sait pas toujours mais l’avenir du stade de 82 000 places de la Fédération française de rugby (FFR) est étroitement lié depuis deux ans à celui du Ministre de l’Intérieur. Car avant d’être le membre le plus populaire du gouvernement Ayrault, celui-ci était un élu local de premier plan à Evry, lieu d’implantation de la future enceinte. Il fut Maire de la ville de 2001 à 2012, Président de la communauté d’agglomération d’Evry Centre Essonne de 2008 à 2012, et député de l’Essonne de 2002 à 2012. S’il a démissionné de toutes ses fonctions locales lorsqu’il fut nommé Place Beauvau, Manuel Valls n’en continue pas moins de garder un œil très attentif sur sa terre d’élection (il sera d’ailleurs en troisième place sur la liste de son successeur, Francis Chouat, lors des élections municipales de mars 2014). C’est particulièrement vrai pour le stade de la FFR, qui représente un projet d’ampleur avec d’importantes retombées attendues pour l’image et l’économie de l’Essonne (l’exploitation de l’enceinte apporterait 500 emplois permanents et 50 M€ de PIB additionnel par an). L’implication du Ministre de l’Intérieur est un soutien de poids dans ce dossier compliqué. La FFR et les collectivités concernées doivent confirmer d’ici l’été 2014 leur décision de poursuivre le projet. Elles s’engageraient alors dans un parcours du combattant juridique et financier (coût total du stade : 600 M€) qui devrait durer plusieurs années. Plusieurs ministères (Sports, Budget…) ne seraient par ailleurs pas follement enthousiastes à l’égard d’une enceinte qui concurrencera directement le Stade de France (propriété de l’Etat). L’appui de Manuel Valls pourrait donc joué un rôle décisif. Et qui sait ? Si François Hollande décidait de changer de Premier ministre en cours d’année et de placer l’ancien Maire d’Evry à Matignon, le projet de la FFR pourrait y voir un coup de pouce du destin.

Quel enjeu pour le sport français ? L’engagement d’une personnalité telle que Manuel Valls dans le projet de stade de la FFR n’est pas sans risque. La dimension politique du dossier pourrait prendre le dessus sur le reste et aboutir à des décisions ne prenant pas en compte l’intérêt du sport (deux stades de 80 000 places peuvent-ils cohabiter dans l’agglomération parisienne ? Aucune étude gouvernementale n’a jamais répondu à cette question). Le soutien de Manuel Valls est cependant indispensable pour faire avancer un projet aussi atypique et ambitieux. Le stade de la FFR est en effet innovant à trois titres : il est porté par une fédération sportive (qui en fait le cœur de son développement économique futur) ; il sera entièrement financé par des fonds privés (mais avec des garanties publiques) ; il est implanté dans un département aux marges de l’Ile-de-France et habituellement « oublié » pour ce type d’équipements. Rien ne garantit que le projet ira à son terme. Mais avec Manuel Valls, il bénéficie d’une dynamique politique qui lui donnera sa chance.

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