« Eux aussi font le sport français… » Alexandre Lepoutre, Directeur du développement d’Icade Promotion publique et santé

Publié le 3 septembre 2014 à 16h10 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Alexandre Lepoutre, Directeur du développement d’Icade Promotion publique et santé (http://www.icade.fr/activites/promoteur-projets-immobiliers/equipements-publics-sante), qui travaille notamment avec la fédération française de tennis.

Alexandre Lepoutre

OLB : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

AL : Après un diplôme d’ingénieur en 1997 (Ecole Spéciale des Travaux Publics), j’ai travaillé pendant 6 ans dans des entreprises de construction (Quillery – groupe Eiffage et Demathieu et Bard) en qualité de directeur de travaux entrecoupé d’un passage de 3 années à la SNCF au sein de l’équipe en charge de la valorisation foncière des terrains ferroviaires parisiens en vue, en particulier, de la candidature Paris 2012. En 2007, j’ai rejoint l’équipe d’Icade Promotion Publique et Santé dont j’assure aujourd’hui la Direction du Développement.

OLB :  Que fait concrètement ICADE Promotion et quel est votre quotidien ?

AL : Icade Promotion est détenu à 100% par ICADE, foncière filiale de la Caisse des Dépôts. ICADE Promotion est un acteur de l’aménagement du territoire dans son rôle de 3ème promoteur immobilier au plan national. Nous réalisons des ouvrages que je qualifierais d’usuels comme les logements ou les bureaux, mais également, tous les ouvrages nécessaires à la vie quotidienne de nos concitoyens : établissement scolaires ou universitaires, de santé, de recherche ou encore sportifs bien sûr ! Selon les cadres juridiques nous sommes en capacité d’intervenir en qualité d’assistant maître d‘ouvrage voire de mandataire du maître d’ouvrage. Nous sommes également en mesure d’agir en qualité de promoteur immobilier où dès lors nous nous engageons sur un coût et un délai qui englobent toutes les actions nécessaires pour la réalisation des ouvrages.

Le rôle d’un directeur du développement est d’identifier les opportunités à venir et de créer les conditions de réussite du projet. Au-delà des aspects techniques liés à la construction des ouvrages, mon rôle essentiel aujourd’hui est de trouver des solutions pour nos clients privés ou publics tant pour le financement que pour le foncier permettant ainsi de concrétiser leur rêve.

OLB : Sur quels grands travaux sportifs intervenez-vous ou êtes-vous intervenus ?

AL : Dès 1995, j’ai pu suivre en qualité de témoin privilégié la construction du Stade de France en convaincant le Consortium SdF d’être parrain de la promotion qui suivait la mienne. Ensuite, j’ai adopté professionnellement le « milieu sportif » dès mon second stage en entreprise en partant au Burkina Faso pour la réalisation du Stade de Bobo-Dioulasso en vue de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 98.

En entreprise, j’ai dirigé plusieurs chantiers d’équipements dont gymnase, piscine et stade. Ensuite, j’ai eu la chance de participer de manière indirecte à la candidature de Paris 2012 au sien des équipes de la SNCF. Au sein d’ICADE Promotion, j’ai eu le privilège d’accompagner pendant 4 années la Fédération française de tennis dans ses réflexions de développement du stade Roland-Garros. Nos équipes poursuivent le travail initié et réalisent aujourd’hui le nouveau Centre National d’Entraînement.

Aujourd’hui, dans le cadre de mes fonctions, je travaille sur deux projets sportifs d’ampleur. C’est finalement en répondant à vos questions que je me rends compte combien le sport a été présent dans mon parcours !

OLB : Quel regard portez-vous sur la façon dont on conduit les projets de grands équipements en France ? Y a-t-il des expertises et des financements qui ne sont pas assez exploités ? Quel rôle le sport et ses équipements peuvent-ils jouer dans ces projets ?

AL : Avant de parler de conduite de projets, je pense qu’il faudrait commencer par changer notre regard sur les grands équipements sportifs en particulier. Ils sont d’abord perçus comme une nuisance plus que comme un outil de développement ou de valorisation du territoire. Cette perception négative conduit donc à une certaine prudence de la part des porteurs politiques de ces projets. Ces équipements doivent être pensés de manière intégrée au paysage urbain et à la vie de nos concitoyens.

Nous devons changer notre mode de pensée : il convient avant toute chose de changer d’état d’esprit quant à la manière de développer ces projets tant du point de vue de leurs financement que de leur conception. Oui, osons affirmer que ces grands équipements n’ont pas une vocation unique et qu’ils doivent combiner plusieurs destinations : pourquoi ne pas développer des stades au cœur de la ville avec comme façade des logements (l’ARENA 92 le fait avec un programme tertiaire) et non une structure béton au acier apparente. Approprions-nous ces équipements et donnons leur vie au quotidien !

Enfin, les financements doivent être développer de manière conjointe entre le public et le privé en prenant garde à  ne pas fragiliser le montage par un excès de gourmandise des investisseurs privés. Transformons le montage type PPP (Partenariat Public Privé) pour le rendre plus équilibré en faisant participer la personne publique à l’investissement.

OLB : Si demain vous étiez ministre des sports, quelle serait votre première réforme ?

AL : Ma déformation professionnelle m’inciterait à exiger que le sport fasse partie intégrante des projet de développement urbain et organiser une réflexion aboutie sur la multifonctionnalité des équipements sportifs du plus petit au plus grand !

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