« Eux aussi font le sport français… » : Magali Tézenas du Montcel, DG de Sporsora

Publié le 26 juin 2014 à 10h19 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Magali Tézenas du Montcel, 48 ans, diplômée de l’ESC Rouen et de l’ESSEC.

Après une première partie de carrière au sein de grands groupes pharmaceutiques tels que Ciba-Geigy et Novartis en marketing et management de forces de ventes en France et en Espagne, Magali, 15/3 au tennis, a rejoint l’industrie du sport en 2007. Tout d’abord en tant que responsable du développement et de la communication de la chaire internationale de marketing sportif de l’ESSEC. Magali est actuellement déléguée générale de SPORSORA (http://www.sporsora.com), l’association des acteurs de l’économie du sport.

magali

OLB : Magali, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

MTDM : J’ai travaillé pendant 20 ans dans l’industrie pharmaceutique à des postes de marketing, ventes et communication en France et à l’international.
J’ai été en charge de stratégies marketing de produits de prescription et j’ai dirigé des équipes de visiteurs médicaux et délégués hospitaliers.
Ma carrière s’est déroulée chez Ciba-Geigy puis Novartis, grands groupes suisse- allemands formidables écoles de rigueur et de marketing.
J’ai eu la chance de travailler 5 ans à Barcelone, une expérience unique notamment pour améliorer sa culture footballistique !
Il y a 5 ans, j’ai quitté la structure marketing que je dirigeais chez Novartis pour travailler à l’ESSEC pour la chaire de marketing sportif pendant deux ans et je suis aujourd’hui déléguée générale de SPORSORA depuis deux ans.

OLB : Pourquoi avoir choisi de vous réorienter dans le monde du sport ?

MTDM : J’ai toujours été une grande « consommatrice » de sport pour moi même et ma famille : en le pratiquant, en le regardant et le lisant dans les médias et en appréciant me rendre dans les stades. Je suis aujourd’hui encore classée 15/3 et présidente d’un club de tennis. J’ai toujours eu envie de travailler dans ce secteur mais ma carrière se déroulant plutôt très favorablement dans la pharmacie, je ne l’avais pas envisagé très sérieusement jusqu’à l’approche de la quarantaine qui amène à se poser de saines questions et à trouver plus de sens et de passion dans sa vie professionnelle. La première étape de ma reconversion fut celle du master en marketing sportif de l’ESSEC réalisé en 2007/ 2008.
Deux années incroyables d’apprentissages, de rencontres et de travail car cumuler un poste de direction marketing, un master part time, une commission ministérielle sport santé (Plan National d’Activité Physique et Sportive) et une vie familiale avec 3 enfants est un vrai un challenge.
J’ai du m’impliquer dans de nombreux projets et travailler dur pour me créer un réseau et commencer à exister dans le milieu du sport. Le réseau ESSEC a été très précieux.

OLB : Sporsora, concrètement, c’est quoi et ça sert à quoi ?

MTDM : Les acteurs de l’économie du Sport ont créé il y a 20 ans, SPORSORA, une association interprofessionnelle au service de l’intérêt général. Ses principales missions consistent à faire valoir les intérêts et les positions de ces acteurs, promouvoir une communauté responsable, optimiser en efficacité et en coût les investissements des marques dans le Sport, développer et professionnaliser le secteur, et notamment promouvoir le marketing sportif comme leviers d’innovation, de management et de communication.
SPORSORA regroupe aujourd’hui plus de 160 acteurs de l’éco système du Sport (annonceurs, agences, organisations sportives, médias, instituts d’études et de formation …). Nous organisons une trentaine d’événements par an, nos membres échangent dans des collèges et des commissions et nous leur offrons de services (www.sporsora.com).

OLB : En quelques mots, quel est votre quotidien ?

MTDM : La grande richesse de mon métier est la diversité des personnes avec lesquelles je travaille, ainsi que des projets.
Nous organisons de nombreux d’événements et sommes partenaires d’autres, cela implique des contacts avec de nombreuses personnalités pour organiser les prises de paroles, avec des partenaires potentiels pour nos principaux événements. Le développement de nouveaux projets. La préparation et l’animation de collèges et de commissions avec les pilotes. Le travail avec les membres du conseil d’administration très impliqués dans l’association. Le suivi de mon équipe sur les outils de communication. La rencontre des nos membres (ils sont plus de 160), la prospection permanente pour augmenter leur nombre ce qui implique de créer les occasions de rencontres. Le développement de nos activités en Rhône Alpes. La gestion administrative de l’organisation. Bref les journées sont denses et passionnantes.

OLB :Comment voyez-vous le secteur du sport business dans les années à venir ?

MTDM : Si les différentes régulations empêchant les dérives en tout genre qui menacent le sport et les sportifs arrivent à se mettre en place, je crois sincèrement que notre secteur est l’un des plus prometteurs car le seul pouvant créer autant d’émotion et ayant une telle capacité de rassemblement et de partage. Dans un contexte économique tendu, nous avons besoin de partager ses valeurs. On voit bien aujourd’hui combien la coupe du monde de la FIFA génère ferveur et bonheur partagé. Les sponsors sont de plus en plus conscients du rôle sociétal qu’ils peuvent aussi jouer à travers leur sponsoring en proximité avec leurs fans. Par ailleurs l’émergence de nouvelles pratiques, d’événements plus fun, sans compétition rendus possible entre autre par le digital donne la mesure du potentiel de diffusion et des besoins dans la population. Un sport plus proche du quotidien des français, plus accessible plus convivial qui cohabite avec le sport de haut niveau comme ce que l’on retrouve dans le modèle des nouveaux stades par exemple lieux de vie où l’on consomme le sport différemment de façon plus intégrée. Le nouveau modèle sportif doit répondre aux nouveaux besoins des « consommateurs » et donner de nouvelles opportunités aux marques qui le financent.

OLB : Si demain vous étiez nommée ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

MTDM : Un rêve, une utopie … Faire en sorte que le sport soit valorisé et développé à l’école. Notre pays est un grand pays de sport de par ses excellents résultats sportifs et l’organisation de tous les événements sportifs majeurs car quoi qu’en disent certains la France peut être fière de ses compétences en matière sportive. Mais le pays n’est pas culturellement sportif, nos élites ne considèrent pas le sport à sa juste valeur, la population ne bénéficie donc pas suffisamment des valeurs sportives et notre pays ne rayonne pas suffisamment à l’international sur ce terrain là, c’est bien dommage. Tout part à mon avis du plus jeune âge, de l’éducation que nous recevons.
La tâche est ardue !

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