En cette rentrée 2025, Olbia démarre un cycle d’entretiens des présidentes et présidents de fédération nouvellement élus afin de les découvrir et leur permettre de partager leur vision et leurs défis pour leur mandat.
Nicolas Metay, Président de la fédération de Savate boxe française et disciplines associées, s’est prêté à l’exercice, avec à ses côtés Jean-Pierre Masdoua, vice-président.

Nicolas Metay, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours jusqu’à ce mandat 2025-2028 ?
« Originaire de Vendée, je suis passionné par notre discipline depuis de nombreuses années. Je suis président de club, la Team SBFY, et secrétaire de la ligue Pays de la Loire. Mon parcours au sein de la fédération a débuté en tant que trésorier en 2014, puis en 2016 je deviens trésorier adjoint jusqu’en 2021, ce qui m’a permis de me familiariser avec la gestion de la fédération et de ses défis financiers. »
Pourquoi avoir décidé de monter une liste pour cette élection ?
» C’est un désir de changement qui m’a poussé à intégrer un projet de liste concurrente du président sortant. La décision de monter une liste était motivée par une aspiration collective à insuffler une nouvelle dynamique au sein de notre sport. Nous avons ressenti un besoin de redéfinir les orientations stratégiques et d’améliorer la gestion des ressources, avec une équipe diverse composée de membres passionnés venant de différents territoires, horizons et disciplines au sein de la savate. Notre volonté était de revitaliser notre fédération, en mettant l’accent sur la transparence, le collectif et le développement sportif. »
Comment s’est passée la campagne ?
« Pour nous, elle a débuté très tôt, dès 2021. Nous avons créé une association, recherché des financements, échangé directement avec de nombreux pratiquants et gestionnaires de club. Ces interactions ont été cruciales pour comprendre les attentes de notre communauté et pour ajuster notre programme en conséquence. Cette approche de terrain nous a permis de bâtir un programme électoral qui reflète les aspirations réelles de nos membres. Je crois qu’il n’y a pas eu trop de coup bas pendant cette campagne, et elle a plutôt bien fonctionné, car plus de 500 clubs (sur environ 750) ont participé à l’élection. «
En arrivant à la tête de la fédération, qu’est-ce qui vous a le plus surpris, en bien ou en moins bien ?
« La dimension protocolaire du poste m’a surpris. Être appelé ‘président’ et naviguer dans les rendez-vous et opérations de communication qui accompagnent ce rôle a rapidement montré combien il est facile de se laisser griser par cette nouvelle identité. J’ai également découvert le fonctionnement avec la Direction Technique Nationale (DTN). Ce fonctionnement président/DTN est comparable à celle de siamois, avec deux têtes pour un seul corps, ce qui ne simplifie pas la prise de décisions claires et efficaces, et nécessite une bonne coordination pour avancer vers des objectifs communs entre les attentes du ministère et notre projet fédéral. »
Où aimeriez-vous en être après un an de mandat ?
« D’ici un an, on souhaite que la fédération ait atteint l’équilibre budgétaire, et cela nécessite de nouvelles sources d’entrée d’argent. On souhaite également que notre projet ait pu s’installer. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, car nous devons déjà faire face à la situation dans laquelle nous arrivons, ce qui retarde forcément les choses. Nous avons un certain nombre d’idées qui ont émergé du terrain, des clubs, des licenciés, que nous souhaitons mettre en place. »
Pouvez-vous nous donner quelques-unes de ces idées ?
« Tout d’abord, nous souhaitons développer un outil de mutualisation en ligne, qui facilitera le partage des bonnes pratiques entre clubs. Cette plateforme permettra à tous les acteurs de notre fédération d’accéder facilement à des ressources utiles et de reproduire des initiatives réussies, quelle que soit leur localisation. Nous souhaitons également revoir notre politique tarifaire pour la rendre plus adaptée au fonctionnement actuel du sport associatif. Enfin, nous voulons redonner de la voix aux territoires en renforçant l’interaction avec les clubs, prendre le temps de décrocher son téléphone et de répondre aux demandes entrantes. »
Allez-vous conserver une activité professionnelle en parallèle de votre mandat ?
« Je continuerai certaines de mes activités professionnelles. J’interviens aujourd’hui dans le management comme formateur, coach et consultant. Je vais garder une base de clientèle mais je vais réduire significativement mon activité pour me permettre de dédier entre 50 et 80 pourcents de mon temps à la présidence de la fédération, ce qui est rendu possible par la proposition du comité directeur de mettre en place une indemnité présidentielle. »
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