Didier Castino pour « Boxer comme Gratien » (Les Avrils) reçoit le prix Sportilivre 2024

Publié le 5 mars 2024 à 13h37 dans Communiqué de presse

MONTPELLIER, le 5 mars 2024

Le think tank Voies Civiles, composé d’actrices et d’acteurs du monde économique, social, associatif, culturel et sportif de la région Occitanie a remis Mardi 5 Mars dans un lieu mythique du sport français : le FDI Stadium à Montpellier (siège du MHB), le Prix Sportilivre 2024.

Depuis 6 ans, ce prix vise à récompenser l’œuvre littéraire de l’année mettant le mieux en avant les valeurs humaines fondamentales transmises par le sport.

5 ouvrages littéraires et 2 BD étaient sélectionnés pour les différents prix de cette année :

• Phrase d’armes, Paul Greveillac – NRF
• Je ne regrette presque rien, Renaud Lavillenie – Solar
• Le récit du combat, Luc Lang – Stock
• Boxer comme Gratien, Didier Castino – Les Avrils
• La vie courante, François d’Haene – Paulsen
• Protocole commotion, Mademoiselle Carolin – Delcourt / Mirages 

• La course du siècle, Munuera et Toussaint – Le Lombard

Le Prix Sportilivre 2024 a été attribué à Didier Castino pour « Boxer comme Gratien » (Les Avrils)

Le jury a également décidé de remettre un prix « Coup de cœur du Jury » à Luc Lang pour « Le récit du combat » (Stock)

Enfin, cette année un prix « Bande dessinée » a été attribué à Manuera / Toussaint pour la course du siècle (Le Lombard).

Christophe CARNIEL, Président des Voies Civiles et du Jury, se réjouit de la remise du prix Sportilivre à Boxer comme Gratien : « Je me réjouis cette année encore de la grande diversité de la sélection. Le Prix Sportilivre est à présent inscrit dans le paysage littéraire. Dans Boxer comme Gratien, Didier Castino. s’empare d’un personnage à la dimension romanesque pour nous offrir une variation sur la construction d’une légende de la boxe et d’un mythe marseillais ».

Patrice CANAYER, Manager du MHB et membre des Voies Civiles ajoute : « Didier Castino signe un formidable roman sur ce boxeur talentueux des années 70. Loin d’être une biographie classique, Didier Castino sort des sentiers battus et nous propose un roman à la fois émouvant et romanesque ».

Les auteurs de ces ouvrages ont réagi à l’obtention de ces récompenses :

Didier Castino : « Je m’y suis vraiment intéressé à Gratien Tonna après l’avoir rencontré en 2019. La rencontre appelait une suite. C’était un ferment, une sorte de terreau. Cette rencontre a été décisive, suffisamment forte pour que j’envisage vraiment d’écrire sur lui. Par la suite, j’ai beaucoup lu sur la boxe, beaucoup vu de boxe, je me suis intéressé à certaines techniques, à certains destins de boxeurs, j’ai essayé de dégager des constantes.

En fait j’ai été marqué – le mot est faible – par l’écart, l’abîme qui existait entre ce que cet homme a été et ce qu’il est devenu, entre sa gloire passée (quintuple champion de France, double champion d’Europe, il a affronté Rodrigo Valdez, Carlos Monzon…) et cette période d’oubli, de solitude désormais. Il ne reste qu’une légende, on connait son nom, sa frappe légendaire et tout ce qui l’entoure, beaucoup de personnes à Marseille ont quelque chose à raconter sur lui. C’est cette légende que j’ai voulu interroger. J’ai très vite épuisé ce que l’on peut trouver sur Tonna, j’ai très vite été à court et c’est là vraiment que mon projet a pris tout son sens, quand j’ai senti le vide, les trous, les silences, le mystère qui entoure le boxeur. J’ai essayé de placer en parallèle les archives que j’avais trouvées et les paroles, les gestes, le physique de l’homme que j’avais rencontré : très vite s’est posée la question de la vérité, comme c’est le cas dans la plupart de mes romans, la vérité, si elle existe, n’est-elle que dans les sources « officielles » ? Moi j’aime bien sonder les silences, le vide, l’absence. Je suis assez convaincu que c’est là que le livre s’écrit.

Ce qui m’a intéressé chez Gratien Tonna est tout ce qui nous sépare, que ce soit la force, le physique, le milieu. À priori, il existe un monde entre nous. Mais en écrivant le roman, ce qui nous séparait s’est considérablement réduit et je crois que le livre a une nouvelle fois pris tout son sens au moment où j’ai pris le dessus sur Gratien Tonna, au moment où on s’est mis à se rapprocher, où sa force, ses doutes, ses désillusions sont devenues les miens. »

De son côté, Luc Lang témoigne : « Le récit du combat est un récit initiatique dont les arts martiaux sont le fil rouge. L’initiation qui en résulte manifeste combien l’esprit et le corps ne font qu’un. Précisément parce que le corps n’est plus un outil mais bien ce que je nomme un corps livre, un corps érudit qui acquiert un vocabulaire gestuel, qui déplie des phrases, et qui construit des récits, notamment des récits de combat. Parce que l’esprit s’y trouve incarné en son centre vital et sensible. La pratique des arts martiaux nous répare et nous reconstitue en une unité , en un individu, un indivisible, alors que la société nous divise, nous éparpille sur plusieurs fronts : affectif, familial, professionnel, civique, politique au risque de s’y perdre. Le combat d’une vie, c’est bien comment faire front, comment accepter de faire front sans perdre l’unité de notre être. Des chutes inévitablement surviennent, il s’agit de se relever, de continuer sa vie debout. Les arts martiaux sont pour moi ce fil rouge qui traverse et qui tient toute ma vie.

À la fois comme une métaphore du combat de la vie, mais aussi comme une discipline, une exigence envers soi-même, de hautes valeurs, enfin une éthique.
Je suis donc touché que ce livre ait retenu votre attention et qu’il reçoive aujourd’hui votre estime. Il a trouvé en vous ses lectrices et ses lecteurs, j’en suis extrêmement heureux. »

Enfin, Kit Toussaint« J’ai écrit ce scénario pour faire courir José-Luis Munuera », et J.L Manuera complète « Je n’ai jamais été du genre sportif. En fait, lorsque j’étais enfant, j’étais tellement nul en football qu’aucun de mes amis n’a voulu jamais me choisir pour jouer dans leur équipe (je n’ai pas eu d’autre choix que de monter moi-même une équipe et de me nommer Président, Secrétaire, Administrateur et Trésorier. Même cela ne m’a pas permis d’être élu).

À l’âge adulte, les choses ne se sont guère améliorées et je peux honnêtement admettre que je suis l’exemple ultime de la sédentarité, l’incarnation de l’inaction physique : je passe mes journées assis devant ma table à dessin, sans autre exercice que de faire glisser mon crayon sur le papier, en essayant de représenter le mieux possible les aventures de personnages presque toujours imaginaires.

Même mon chat, qui perfectionne professionnellement l’art de la sieste depuis quinze ans, bouge plus que moi. Ainsi, dessiner un marathon dans l’album « La Course », d’après le scénario de Kid Toussaint, strictement basé sur des faits réels, a été un exercice qui a demandé un plus grand effort d’imagination que si j’avais eu à dessiner la plus délirante des histoires de science-fiction. Je ne connais rien en running. Or, recevoir le prix « Sportilivre 2024 » est pour moi non seulement un honneur et une surprise totalement inattendue, mais aussi une sorte de revanche ultime sur ces amis d’enfance : ils ont peut-être marqué beaucoup de buts dans leur vie, mais… Combien ont été récompensés pour leur immobilisme ? »

Le jury de cette cinquième édition remercie l’ensemble des maisons d’éditions et félicite l’ensemble des auteurs pour la qualité des livres qui composaient la sélection. Ce jury était composé de Christophe CARNIEL, Président des Voies Civiles et CEO de Vogo, Catherine BERGERManuel BLANCHE, Directeur du développement chez Dekalage, Benjamin CARLIER, Directeur associé chez Olbia Conseil, Paul DONNELLYJean-Marc OLUSKI, Président du Groupe RH Partners, Gerard PECCOUX, Président Fondateur de Callimedia et Denis SOBRA, Managing partner ‘BREV&SUD’ et CEO Goleador.

Le succès de cette cinquième édition, la qualité des ouvrages littéraires autour du sport, l’engouement du Jury pour les livres lauréats, invitent naturellement les Voies Civiles à poursuivre son engagement autour de ce prix sport et littérature et à le maintenir pour une sixième édition.

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