Un jour aux Jeux avec Claude Fauquet

Publié le 24 janvier 2024 à 10h00 dans Un jour aux Jeux

Pour cette nouvelle série d’articles, nous avons demandé à différentes personnalités du sport (journalistes, athlètes, dirigeants de fédération, anciens ministres, membres de cabinet ministériel, professionnels du sport…) de nous partager une anecdote, une histoire, une émotion qu’ils ont vécue à l’occasion d’une édition des Jeux Olympiques ou des Jeux Paralympiques à laquelle ils ont participé. Ainsi, jusqu’aux Jeux, nous vous en dévoilerons un chaque mercredi matin. Nous poursuivons avec Claude Fauquet, DTN de la natation française (2001-2008) puis directeur général adjoint de l’INSEP (2010-2012). Il est aujourd’hui consultant après avoir été président du CROS Hauts-de-France (2012-2021).

8 08 2008 8 PM

« 8 août 2008 : Vous vous souvenez peut être de cette date. C’était le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin. C’était aussi pour moi la fin de mon extraordinaire aventure à la tête de l’équipe de France (NDLR : avant de prendre la tête de la préparation Olympique à l’INSEP comme directeur général adjoint). Mais à part quelques personnes présentes, qui se souvient que ce chiffre 8 était sans doute prémonitoire de ce qui allait se passer dans la piscine olympique, dit le Water Cube, ce 11 août.

Retenez bien ce chiffre 8, nous allons en reparler.

La finale du 4×100 nage libre allait sans aucun doute être la consécration pour une équipe de France (Amaury Levaux, Alain Bernard, Fabien Gilot et Frédérick Bousquet) qui affrontait sans aucun complexe les meilleures nations du monde que sont l’Australie et les Etats Unis. En série, ce relais avec Grégory Mallet et Boris Steinmetz avait déjà battu le record d’Europe.

Cette finale restera pour moi l’un des moments les plus forts en émotion vécus avec cette équipe. Je n’oublie bien sûr pas Athènes et Laure Manaudou, Solenne Figuès, Malia Metella et Hugues Duboscq, mais je n’oublierai jamais, ni le déroulement, ni le dénouement qui consacrait une fois de plus les Etats-Unis dans cette épreuve si représentative de la force d’une équipe nationale. Elle permit également à Mickaël Phelps de battre le nombre de médaille d’or dans les mêmes JO.

Au terme de la course, on a un nouveau record du monde explosé de 4 secondes (par les USA), un nouveau record d’Europe (par la France) mais un titre qui nous échappe pour 8 centièmes de seconde. Ce chiffre 8, dont je vous disais qu’il était sans doute prémonitoire…

Il faut savoir que les Etas Unis n’avait perdu le 4×100 dans l’ère moderne que deux fois. Une fois contre les Australiens et une fois contre les Africains du sud.

Je m’étais rendu, comme chaque année olympique, aux sélections américaines, à Indianapolis, pour montrer que nous étions là et que ma présence marquait cette volonté de nous imposer. J’étais donc allé voir le directeur de la natation américaine pour lui faire part de notre dicton en Français « jamais deux sans trois », Bad things for threes en anglais.

Après cette finale perdue, je me suis rendu auprès de ce même directeur qui, me posant la main sur l’épaule avec un petit sourire qui en disait long, me gratifia d’un « Good Job, Claude » qui, à jamais, restera gravé dans un coin de ma mémoire, me rappelant que le haut niveau réclame toujours beaucoup d’humilité. »

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