Le CIO décerne ses Trophées « Femme et Sport » 2021 à six défenseurs de l’égalité des genres – Hashimoto Seiko reçoit le Trophée mondial

Publié le 3 février 2022 à 10h53 dans Institutions, Jeux olympiques, Communiqué de presse

Le Comité International Olympique (CIO) a annoncé aujourd’hui les noms des lauréats des Trophées du CIO « Femme et Sport » 2021. Décernés chaque année au niveau mondial et continental, les Trophées récompensent l’action d’hommes, de femmes et d’organisations d’exception en faveur de l’égalité des genres sur l’aire de compétition et en dehors.

Le Trophée mondial a été remis à la présidente du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Hashimoto Seiko, lors de la 139e Session du CIO réunie à Beijing. Dirigeante sportive avertie, femme politique influente et septuple olympienne, Hashimoto Seiko a bousculé et remis en question de nombreuses normes de genre profondément ancrées dans la société japonaise pour faire progresser l’égalité des genres et l’inclusion dans le sport.

Ce sont le président du CIO, Thomas Bach, et la présidente de la commission des femmes dans le sport, Lydia Nsekera, qui ont remis son trophée à Mme Hashimoto, laquelle a fait le déplacement jusqu’à Beijing pour présenter le rapport final des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Thomas Bach et Lydia Nsekera ont également annoncé les noms des récipiendaires des Trophées continentaux. 

Lauréate pour l’Afrique : Natsiraishe Maritsa (Zimbabwe)

Lauréate pour l’Amérique : l’organisation Figure Skating Harlem (États-Unis)

Lauréate pour l’Asie : Zhang Xia (Chine)

Lauréate pour l’Europe : Kari Fasting (Norvège)

Lauréate pour l’Océanie : Tracey Holmes (Australie)

S’exprimant sur la contribution du sport à l’égalité des genres, le président Thomas Bach a déclaré : « L’une des grandes réussites à mettre au crédit des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 est qu’ils ont été les Jeux les plus équilibrés de l’histoire en termes de représentation hommes-femmes. Nous, au CIO, y avons contribué via les systèmes et les places de qualification correspondants. Je souhaiterais profiter de cette occasion pour remercier les Fédérations Internationales de leur appui inconditionnel, qui nous a aidés à franchir ce cap important. »

Et de poursuivre : « C’est un message fort qui a été envoyé, rappelant que la raison d’être des Jeux Olympiques est de rassembler tous les peuples, sans discrimination d’aucune sorte, qu’elle soit liée au genre, à la race, à l’origine, à la religion ou aux idées politiques. Cet engagement en faveur de l’inclusion et de l’universalité donne au sport le pouvoir de remettre en question les normes sociales et de montrer l’exemple en matière de changement social. C’est pourquoi l’une des principales missions du CIO est d’encourager la présence des femmes dans le sport à tous les niveaux. Notre objectif est non seulement de faire progresser l’égalité des genres sur l’aire de compétition et en dehors, mais aussi d’autonomiser les femmes et les filles par le sport. Depuis plus de 20 ans, les Trophées du CIO « Femme et Sport » récompensent et saluent l’action de nombreuses personnalités et organisations qui nous aident à mener à bien notre mission. »

S’adressant à Mme Hashimoto, le président du CIO a confié qu’avec le report sans précédent des Jeux de Tokyo, « il fallait quelqu’un comme vous pour assurer le succès de ces Jeux Olympiques. Quelqu’un qui sache bousculer l’ordre établi. Lutter pour l’égalité des genres. Repousser les limites pour plus d’inclusion. Briser le plafond de verre pour plus de diversité. En d’autres termes, une véritable championne inexorablement attachée à la promotion de l’esprit olympique dans tout ce qu’elle entreprend. » 

« C’est pourquoi j’espère que ce trophée mettra sous le feu des projecteurs le travail important que vous accomplissez en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles dans et par le sport. Plus important encore, j’espère que cette récompense ne fera que vous encourager à poursuivre votre action en tant que moteur du changement », a ajouté Thomas Bach.

Recevant son trophée, Hashimoto Seiko a déclaré : “C’est un honneur pour moi qui me suis engagée à promouvoir l’égalité des genres depuis le début de ma carrière que de recevoir aujourd’hui ce Trophée en récompense de ces efforts. Je ferai de mon mieux pour continuer à œuvrer en faveur d’un changement positif au sein de notre société grâce au pouvoir du sport, et je serais heureuse de continuer à bénéficier de vos précieux conseils. »

Des personnalités exemplaires récompensées depuis 2000

Créés en 2000, les Trophées du CIO « Femme et Sport » récompensent des personnalités exemplaires et des artisans du changement qui mettent leur voix au service de la promotion de l’égalité des genres et de l’inclusion. Six trophées sont décernés chaque année – un pour chacun des cinq continents et un au niveau mondial – afin de récompenser les contributions exceptionnelles des lauréats à la participation des femmes et des jeunes filles au mouvement sportif.

Depuis la création des Trophées, qui sont une réelle occasion d’améliorer la reconnaissance des femmes et leur autonomisation, on dénombre 128 récipiendaires originaires de 67 pays. Les lauréats peuvent également prétendre à une subvention qui vient appuyer et renforcer l’impact positif qu’ont leurs projets destinés à faire progresser l’égalité des genres.

Les lauréates 2021 ont été choisies parmi 26 candidats présélectionnés par la commission des femmes dans le sport du CIO. La liste complète des candidats est disponible ici.

Pour plus d’informations sur les lauréates des Trophées « Femme et Sport » 2021, cliquez ici.

Pour en savoir plus sur les actions entreprises par le CIO afin de promouvoir l’égalité des genres dans et par le sport, rendez-vous ici.

Lauréate du Trophée mondial : Hashimoto Seiko (Japon)

Présidente du comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) de Tokyo 2020, septuple olympienne et femme politique, Hashimoto Seiko défend la cause de l’égalité des genres et de l’inclusion au Japon depuis des dizaines d’années. Ce sont les expériences de cette ancienne cycliste et patineuse de vitesse, qui a participé aussi bien à des éditions d’été que d’hiver des Jeux, qui ont façonné son désir inébranlable d’améliorer l’avenir des femmes et des jeunes filles au Japon.

En tant que dirigeante sportive, Hashimoto Seiko a plaidé pour un plus grand soutien apporté aux athlètes et aux entraîneures féminines et dirigé le lancement de programmes de développement et d’encadrement spécifiques. En tant que femme politique, elle a joué un rôle déterminant dans l’adoption d’une politique pour le congé maternité et la création d’une structure interne de garde d’enfants pour les législateurs au Japon.

Après avoir été nommée présidente du COJO de Tokyo 2020, elle s’est immédiatement attelée à la tâche et a pris des mesures pour renforcer l’égalité des genres, la diversité et l’inclusion, s’engageant à promouvoir l’autonomisation des femmes durant les Jeux et après. Elle a renforcé la collaboration avec la Pride House de Tokyo, le premier centre permanent LGBTQ+ ouvert dans la capitale japonaise, et a multiplié par deux le nombre de femmes siégeant au conseil exécutif du COJO, soit un pourcentage qui est passé de 21 à 42 %.

Incarnant les valeurs fondamentales de l’Olympisme, Hashimoto Seiko a brisé de nombreux plafonds de verre tout au long de sa carrière et elle reste plus que jamais déterminée à améliorer les opportunités qui sont offertes aux femmes et aux jeunes filles au Japon, aussi bien sur l’aire de compétition qu’en dehors.

Lauréate pour l’Afrique : Natsiraishe Maritsa (Zimbabwe)

Alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente et que ses ressources sont limitées, Natsiraishe Maritsa se sert du taekwondo pour responsabiliser les filles et les garçons de sa communauté et leur donner confiance en eux. Bouleversée par le nombre alarmant de mariages d’enfants au Zimbabwe, Natsiraishe Maritsa a lancé l’initiative Vulnerable Underaged People’s Auditorium. À travers ce projet, elle utilise sa passion pour le taekwondo afin de donner des cours aux jeunes et de leur offrir un lieu où partager en toute sécurité leurs préoccupations et leurs expériences et discuter de questions telles que les grossesses précoces ou la violence et le harcèlement fondés sur le genre.

La candidature de Natsiraishe Maritsa a été proposée par World Taekwondo. Cette FI s’est associée à la Fédération de taekwondo du Zimbabwe et à la Fondation coréenne pour la promotion du taekwondo afin d’envoyer des équipements et des fournitures pour soutenir la cause de l’adolescente. Natsiraishe Maritsa est toujours aussi déterminée à mieux faire connaître la cause qu’elle défend et à insuffler le changement au sein de sa communauté et en dehors.

Lauréate pour l’Amérique : l’organisation Figure Skating Harlem (États-Unis)

Figure Skating Harlem est une organisation sportive à but non lucratif basée à Harlem, New York. Alliant le pouvoir transformateur du sport à l’éducation, elle aide depuis 25 ans les filles de couleur à s’épanouir et à révéler tout leur potentiel. Elle a pour mission d’enseigner aux jeunes filles les compétences scolaires, sociales et de leadership qui leur seront nécessaires pour exceller dans la vie.

À travers l’enseignement du patinage artistique et les trois programmes qu’elle propose, l’organisation vient en aide chaque année à plus de 275 filles, dont les deux tiers environ sont issues de familles à faibles revenus. Dernièrement, Figure Skating Harlem a déployé ses programmes à Détroit afin d’étendre sa zone d’influence et son impact.

Lauréate pour l’Asie : Zhang Xia (Chine)

Première Chinoise championne du monde de lutte libre dans la catégorie des 53 kg, Zhang Xia s’est depuis reconvertie : entraîneure nationale, officielle technique internationale et éminente dirigeante sportive. Elle a du reste remporté en 2008 le Olympic Referee Golden Whistle Award. En sa qualité de présidente de la Fédération chinoise de lutte, Zhang Xia a lancé plusieurs initiatives visant à accroître le nombre de femmes occupant des postes de responsables techniques et d’entraîneurs en lutte.

Dernièrement, Zhang Xia a été nommée présidente de l’Université d’éducation physique et du sport de Beijing, qui accueille l’Institut des études olympiques internationales de Beijing (BIIOS). Cet institut fait partie du réseau mondial des centres d’études et de recherches olympiques. Zhang Xia entend tirer parti de ce poste et de sa fonction de membre du bureau de United World Wrestling pour aider et encadrer les femmes présentes dans les structures administratives et de direction, et contribuer à l’autonomisation des officielles.

Lauréate pour l’Europe : Kari Fasting (Norvège)

Kari Fasting est l’une des principales porte-parole du mouvement pour l’égalité des genres dans le sport depuis plus de 40 ans. Elle a fondé Women Sport International et Safe Sport International. Les travaux de cette professeure émérite, très demandée dans le domaine des sciences du sport, ont été diffusés partout dans le monde, contribuant à modifier et à remettre en question le paysage sportif international.

Kari Fasting continue de partager ses recherches, de faire des présentations et de conseiller les organisations sportives au niveau mondial afin de les aider à élaborer des politiques et des procédures en faveur de la protection des athlètes, et à établir des plans d’action pour l’égalité des genres qui vont au-delà des projets ponctuels et ont un impact durable.

Lauréate pour l’Océanie : Tracey Holmes (Australie)

Tout au long de sa carrière, Tracey Holmes a œuvré sans relâche afin de promouvoir et de normaliser la couverture du sport féminin dans les médias. En 1989, elle a créé et produit un programme hebdomadaire de 15 minutes intitulé « Women in Sport » qui proposait uniquement des reportages sur le sport féminin à une époque où la couverture des compétitions féminines était quasiment inexistante, offrant ainsi une tribune au sport féminin et contribuant à son intégration dans des programmes plus traditionnels.

Récemment, Tracey Holmes a participé à plusieurs programmes de mentorat qui avaient pour but d’accroître le nombre de journalistes sportives, parmi lesquels Women in News and Sports (WINS) et le programme des jeunes reporters du CIO.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *