Ils sont DG d’institution sportive, expert du sport business, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, lobbyiste, DTN, ou directeur des sports de collectivité territoriale, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.
Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Youri Durand, Directeur associé de Sport Value, société de conseil dans le sport (partenaire d’Olbia Conseil).
Olbia le Blog : Directeur associé chez Sport value, notamment en charge de la formation et du conseil dans le secteur du sport amateur, dirigeant bénévole, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Youri Durand : J’ai d’abord exercé des responsabilités dans le sport professionnel en tant que Responsable Administratif et Financier de l’Entente Orléanaise (Basket pro B). Ensuite j’ai rejoint Trans-Faire, entreprise spécialisée dans la formation sportive diplômante : BP JEPS, DE JEPS et DES JEPS notamment. J’y ai développé le pôle conseil pour le sport fédéral. Puis en 2010, j’ai créé Sport Value Formation en m’associant avec Nicolas Blanc qui avait créé Sport Value en 2005. Nous avons aujourd’hui une vision et une présence à 360° : sport professionnel, sport fédéral et formation.
OLB : Quels sont les missions et le positionnement de Sport value ?
YD : Comme je le disais, Sport Value parle à l’ensemble des acteurs du mouvement sportif :
– Sport professionnel avec des interventions en finance et en gestion (conseil financier pour les propriétaires de clubs et conseil en gestion pour répondre aux obligations de plus en plus contraignantes des Ligues professionnelles : commissions et direction des contrôles de gestion) ;
– Sport fédéral avec des interventions en stratégie de développement, d’où notre rapprochement et partenariat avec Olbia Conseil : comment développer la pratique d’une discipline sportive en France ? Quelle organisation et coordination dans les territoires pour mettre en œuvre efficacement cette orientation fédérale ? Et enfin, comment recruter et fidéliser les adhérents dans les clubs sportifs ?
Et en parallèle de ces activités, nous accompagnons, via la formation, des acteurs fédéraux et les acteurs du sport professionnel.
OLB : Vous qui êtes au plus près des associations sportives, des ligues et comités départementaux, des CDOS et des CROS, comment jugez-vous les évolutions actuelles du sport amateur français et ses tendances dans les prochaines années ?
YD : Le système est actuellement très bousculé : sur son organisation, sur ses activités et sur son financement.
Le pari est de faire avancer ce système sportif aussi rapidement que les cycles de changement actuels. C’est très ambitieux compte tenu de l’organisation du mouvement sportif en France, qui repose sur un modèle associatif, ce qui se traduit par des temps de prise de décision plus long.
Si vous ajoutez à cela une culture sportive très attachée à la pratique traditionnelle, le secteur fédéral (tous sports confondus) est face à un véritable défi pour répondre aux attentes des sportifs du 21ème siècle.
Cependant, sur tous ces sujets, la prise de conscience des acteurs est réelle. Nous observons de plus en plus de fédérations qui s’ouvrent sur le sport loisir, le sport santé, des pratiques non réglementaires ou l’utilisation d’outils technologiques innovants. Les CROS et les CDOS lancent des campagnes de formation qui répondent de plus en plus aux besoins des dirigeants bénévoles. Et certaines Ligues Régionales ou Comités Départementaux ne se contentent plus de leurs missions traditionnelles (organisation des championnats, désignation des arbitres, formation des cadres), mais rentrent dans une démarche d’accompagnement de leur club, pour faire progresser les méthodes et les organisations.
Ce qui est moins clair en revanche, c’est une vision et une méthode partagée pour répondre rapidement à ces enjeux et une organisation plus efficace pour la mettre en œuvre.
OLB : En quoi la future réforme territoriale pourrait-elle impacter ces acteurs du sport ?
YD : C’est pour moi une grande opportunité pour le système fédéral sportif de repenser son organisation et gagner en efficacité. Le système actuel est parfois inefficace : lenteur des décisions, superpositions de compétences, manque de vision partagée et de coordination entre les acteurs.
La réforme territoriale va permettre à tous les acteurs d’un territoire (Ligues, Comités, Clubs) de se mettre autour de la table, d’analyser sereinement la manière dont les choses se font aujourd’hui, et de définir un nouveau fonctionnement et une nouvelle organisation. L’objectif sera de faire plus pour les clubs et les licenciés avec des moyens qui stagnent. Il faut absolument réfléchir en terme de qualité de services de proximités aux clubs afin de les accompagner dans la mutation.
Gageons que cette réforme territoriale soit utilisée pour repenser le système. A défaut, il risque d’être en difficulté pour accompagner les changements lourds d’aujourd’hui et de demain.
OLB : Quelle personnalité a marqué, selon vous, l’année 2014 du sport ? Et si vous deviez désigner celle qui devrait marquer 2015 ?
YD : Pour moi, la Personnalité qui aura marqué l’année 2014 est Jean-Philippe Gatien, champion du monde et vice-champion olympique de tennis de table, qui est devenu Président de l’INSEP. La personnalité qui marquera 2015 sera, à n’en pas douter, celle qui présidera la candidature de Paris aux JO 2024 !
OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?
YD : Ma première décision serait de définir une gouvernance claire et efficace du sport. Qui s’occupe de quoi et sans chevauchement de compétences.
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