« Eux aussi font le sport français » Arnaud Courtier, Directeur Général Délégué de la fédération française de cyclisme pour les championnats du monde de cyclisme sur piste 2015

Publié le 9 février 2015 à 12h30 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont DG d’institution sportive, expert du sport business, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, lobbyiste, DTN, ou directeur des sports de collectivité territoriale, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Arnaud Courtier, Directeur Général Délégué de la fédération française de cyclisme pour les championnats du monde de cyclisme sur piste 2015.

ArnaudCourtierJJK118

Olbia le Blog : Consultant en agence puis Directeur de la communication de la fédération française de golf, vous voilà Directeur Général Délégué de la fédération française de cyclisme pour les championnats du monde de cyclisme sur piste 2015, après avoir, entre temps, créé Private Golf Key. Pouvez-vous nous parler de ce riche parcours ?

Arnaud Courtier : J’ai commencé à travailler dans l’univers du sport un peu par hasard, et puis je ne l’ai plus jamais quitté, par passion. Je suis passionné par l’organisation et la gestion du sport. Avoir le plaisir de me lever tous les matins en me disant que je vais contribuer au plaisir des gens, en créant des évènements sportifs, en organisant ces spectacles, en essayant d’améliorer le fonctionnement d’un club, d’une fédération, d’une discipline, est une vraie motivation.

J’ai eu la chance, dans ma carrière, de faire des rencontres très enrichissantes, avec Luc Dayan et Francis Graille quand ils ont acheté le LOSC et que j’ai collaboré à cette incroyable aventure, avec Nathalie Simon quand nous avons créé le Trophée des Personnalités, et bien d’autres encore. C’est à chaque fois l’opportunité d’apprendre, de découvrir un nouvel univers, puis d’aller ensuite utiliser ce savoir dans d’autres disciplines.

Le sport est le reflet de la diversité de notre société, c’est aussi un produit, un spectacle, qui procure beaucoup d’émotions à ses acteurs et à ses spectateurs. Mon parcours est aussi le reflet de cette diversité, toujours au service du sport.

OLB : Les championnats du monde de cyclisme sur piste auront lieu la semaine prochaine, du 18 au 22 février prochains au Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines. C’est un des événements sportifs internationaux les plus importants organisés en France en 2015. Comment se passe l’organisation ? Quelles sont les attentes de la fédération française ?

AC : L’organisation se passe bien, même si nous n’avions que six mois pour tout mettre en œuvre. La Fédération française de cyclisme est organisatrice de l’événement, et nous travaillons en collaboration permanente avec la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, notre premier partenaire, et Vélopolis, la société qui gère le Vélodrome National. Cette co-organisation nous permet d’avoir toutes les compétences nécessaires. L’implication de tous les services de la fédération est aussi très importante. Ces championnats sont une motivation pour tout le monde.

L’attribution des championnats du monde Piste UCI à la France vient légitimer la construction du Vélodrome National, nouveau siège de la FFC et du centre du cyclisme français. Nos attentes sont bien sûr d’avoir beaucoup de spectateurs, et je peux déjà vous dire que le vélodrome sera complet, mais aussi de voir nos champions briller devant leur public et ainsi promouvoir la piste, une discipline olympique très spectaculaire.

Bien sûr, nous souhaitons que ce spectacle soit source d’inspiration pour de nombreux jeunes et qu’ils aient envie de se mettre au vélo. Il est important de dire que le Vélodrome National est ouvert toute l’année au public, on peut s’y abonner et pratiquer très facilement.

OLB : Passe-t-on facilement du golf au cyclisme ? D’ailleurs, le golf national, terrain de la fédération et lieu de la Ryder Cup 2018, est également sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines …

AC : Oui ! J’ai envie de vous dire que le vélo et le golf ont plus de points en commun qu’on peut l’imaginer au premier abord. Et le plus important, à mon sens, est de pouvoir pratiquer ces deux sports facilement en famille, partager ce moment de loisir ensemble.

Ensuite, je ne suis pas un sportif de haut niveau, qui est nécessairement spécialisé dans sa discipline. Ma spécialité c’est le sport, pour sa gestion, ses aspects organisationnels, marketing et communication. Chaque sport peut, et doit, apporter des choses aux autres. Organiser un grand événement, comme ces championnats du monde, c’est offrir au public un spectacle. Avec le sport, nous avons en plus la chance de porter des valeurs et de communiquer des émotions fortes. Quel que soit le sport, le challenge est le même, faire en sorte qu’acteurs et spectateurs puissent communiquer dans leur passion commune, et que le plus grand nombre ait par la suite envie d’aller sur le terrain pour pratiquer.

Enfin, si le Vélodrome National et le Golf National sont tous les deux à Saint-Quentin-en-Yvelines, c’est le signe du dynamisme d’un territoire qui a compris l’importance du sport, pour son développement et pour ses habitants. Ce n’est pas un hasard si les Championnats du mode Piste UCI 2015 et la Ryder Cup 2018 vont se dérouler à Saint-Quentin-en-Yvelines, et je suis particulièrement heureux d’être impliqué dans ces deux événements, en ayant participé à la candidature pour la Ryder Cup, et en m’occupant de la candidature et la mise en œuvre des championnats du monde piste UCI au vélodrome.

OLB : Quelle personnalité a marqué, selon vous, l’année 2014 du sport institutionnel ?  Et si vous deviez désigner celle qui devrait marquer 2015 ?

AC : Pour 2014, le fait que le Prince Albert II de Monaco ait été élu personnalité sportive globale de l’année, pour son engagement en faveur de la paix par le sport, me semble à la fois justifié et un très bon choix. C’est un travail de fond qui est mené, qui n’est pas toujours visible, mais qui est très important.

Je n’aime pas trop faire de pronostic, mais, pour 2015, si madame la maire de Paris se décidait à officialiser une candidature de Paris, et même Paris / Ile de France… pour les jeux de 2024, elle pourrait marquer l’actualité.

OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des Sports, quelle serait votre première mesure ?

AC : Le sujet est bien trop vaste pour vous parler d’une mesure et d’une seule. Il y a encore beaucoup à faire dans le domaine de l’éducation. Permettre aux enfants de découvrir le sport, tous les enfants et tous les sports, former les éducateurs, les enseignants, pour les aider dans ce domaine, prôner les valeurs du sport, sont autant de sujets qui me semblent très importants. La pratique sportive est aussi bien sur très importante pour la santé, dès le plus jeune âge.

Par ailleurs, il y a un enjeu capital pour les prochaines années, avec la restructuration du modèle économique du sport en France, avec les fédérations, les clubs, et tous les acteurs privés du secteur, afin d’être compétitif au plus haut niveau, sportif et économique, et permettre au monde du sport de se développer. Il ne faut pas oublier que le sport, au sens le plus large du terme, est pourvoyeur de beaucoup d’emplois, de revenus liés à la pratique, au tourisme, à l’industrie, etc.

Le sport est donc bel est bien un enjeu de société.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *