Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.
Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Yann Hovine, journaliste sportif à TF1 et LCI.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Pour en arriver là… Deug Eco-gestion, licence de sciences politiques et puis l’école supérieure de journalisme de Lille.
Dès la sortie de l’école, j’ai intégré le service des sports de TF1 et LCI. Il s’agit d’un service commun. Pendant 3 ans, j’étais à la pige, donc en intermittent, entre TF1, LCI mais aussi Eurosport, et SFR. C’était en 2004, le début de la vidéo sur les smartphones. Depuis fin 2007, je travaille exclusivement dans la Tour TF1.
J’ai été présentateur pendant 6 ans de la matinale de LCI pour la chronique sport. Moins fixé sur une tâche précise aujourd’hui, j’alterne entre les reportages pour les Journaux Télévisés de TF1 et les présentations sur LCI. Mes reportages portent surtout sur le sport évasion, nature, découverte, montagne, escalade, golf… et lors des gros événements sportifs, je suis en charge de la présence en duplex sur place.
Vous avez couvert pour TF1 des grands événements sportifs comme les Coupes du monde de football 2010 et 2014, la Ryder Cup de golf 2010, la Coupe du monde rugby 2011, les Jeux Olympiques de Londres 2012 et le Vendée Globe 2013. Que retenez-vous de ces événements ?
Ces événements sont évidemment très différents pour plusieurs raisons. Au football, l’accès aux joueurs est très compliqué. En 2010 et en 2014, j’étais donc en charge de raconter les petites histoires, les bruits de vestiaires, l’atmosphère… Très compliqué en Afrique du Sud, avec Raymond Domenech qui a totalement fermé l’équipe. Climat détestable avec au bout la fameuse grève de Knysna qui restera à jamais dans l’histoire. En 2014, en revanche, l’ambiance était très bonne, conditions de travail excellentes, mais très intense avec une amplitude horaire immense avec le décalage horaire. Ce que je retiens avant tout, c’est que rien ne remplace le Mondial de foot. En y participant, on se rend vraiment compte que le foot passionne tout le monde. Personne n’est indifférent au parcours des Bleus. C’est un peu moins vrai pour le rugby jusqu’en demi-finale. Puis les Français se mobilisent. Côté joueurs, c’est un plaisir de les interviewer, bien plus disponibles, même si l’esprit rugby s’effrite un peu.
Rien de tel que les JO et surtout le monde de la voile. Intelligents, communicants, les marins acceptent de se livrer et nous procurent des émotions immenses. Et puis la Ryder Cup. J’en reviens donc c’est tout frais, et j’ai encore les poils dressés sur les bras : atmosphère digne d’un des plus grands stades de foot. Le golf sans ‘chichi’. A vivre en 2018 en France !
Quel est votre quotidien de journaliste sportif ?
Préparation des reportages, organisation des tournages. Puis déplacement sur place, interviews des acteurs du sport. Je réalise surtout des reportages en extérieur, donc il faut souvent s’arranger pour aller sur place, comme le long d’une falaise pour suivre des grimpeurs, ou en ski… Métier passionnant, fait de découvertes très enrichissantes. Et puis je présente souvent les soirs du week-end le journal des sports sur LCI. Lectures des différents journaux, analyses des dépêches, discussion autour des sujets à traiter rythment également mon quotidien. Décide-t-on de s’arrêter longtemps sur une information ou juste en bref…
Que pensez-vous de la disparition de certaines compétitions comme la Ligue des champions par exemple, sur des chaines gratuites ?
Je suis assez partagé. De toute façon, hormis les JO, les grands matchs de foot de coupe du monde, le Tour de France ou Roland Garros… tout est payant ou presque. Le sport génère tellement d’argent que nous ne pouvons plus aller contre. Pour consommer du sport, il faut payer, c’est désolant, mais c’est ainsi. Et puis la ligue des champions intéresse les passionnés de sport, mais pas assez le grand public. Même les plus grands affiches avec un club français n’arrivent pas à atteindre des audiences comme Koh Lanta, le Mentalist, ou autre… Manifestement, les Français vibrent pour du sport que dans les grands événements. Equipe de France de basket en finale, finale de coupe Davis, JO, et évidemment coupe du monde de foot… Le souci, c’est que, de plus en plus, ces événements là aussi deviennent payants. Et ça ce n’est pas acceptable.
D’après vous, l’arrivée de Netflix va t’elle impacter fortement le modèle actuel ?
Oui, je pense que la TV d’aujourd’hui aura vite fait son temps. Le téléspectateur veut aller directement aux choses, pas attendre 20h pour avoir son information. Actuellement avec la démographie française, je pense que le modèle est encore viable 10-15 ans, mais pas beaucoup plus. Info, sport, politique, people… à la demande ; le consommateur d’information est de plus en plus actif, et va chercher ce qui l’intéresse.
Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?
Transformer le champ de mars en magnifique trou de golf, un Par 5, avec un départ au premier étage de la Tour Eiffel !
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