« Eux aussi font le sport français… » Cyril Dethyre, Fondateur et directeur des « Bonnes étoiles »

Publié le 26 septembre 2014 à 9h27 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Cyril Dethyre, fondateur et directeur des « Bonnes étoiles » (www.lesbonnesetoiles.com), cabinet de communication événementielle.

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Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, rythmé par le sport, la communication, l’événementiel, la montagne et l’entrepreunariat ?

Le dénominateur commun de mon parcours professionnel est sans aucun doute la passion ! La passion et les valeurs du sport que je dois à la pratique du hand-ball depuis l’âge de 8 ans. La passion du ski et plus généralement de la montagne où je vis et travaille depuis 20 ans. C’est en montagne, à Val d’Isère, que j’ai appris mon métier car j’ai eu la chance à 23 ans d’avoir la responsabilité des animations et des événements de la station. C’était génial, mon quotidien était rythmé par la réalisation de nombreuses opérations (programmation annuelle, gestion budgétaire, direction de festivals de films et de musique, organisation des animations et protocole pour les épreuves de Coupe du Monde de Ski du Critérium de la 1ère neige…). J’aime les défis, j’aime les changements et j’aime faire les choses à ma façon ! Depuis 2003, je suis indépendant. Tour à tour directeur de projet indépendant et directeur associé d’une agence. Aujourd’hui, je suis basé à Annecy en tant que fondateur et gérant d’un cabinet de communication événementielle : Les Bonnes Etoiles (www.lesbonnesetoiles.com). Je suis convaincu que tout passe par les hommes et que pour accomplir de grandes choses et des grands projets : c’est le NOUS qui compte ! C’est pour cela que j’ai souhaité rassembler au sein d’un même cabinet de nombreux professionnels (Directeur de projets, conseillers artistiques, réalisateurs, scénographes, producteurs de contenu, manager d’artistes, manager de présentation sportive, illustrateurs). Notre plateforme collaborative nous permet concrètement d’apporter des solutions toujours plus innovantes en termes de communication événementielle et de production de contenus au cœur des grands événements sportifs, institutionnels ou d’entreprises.

Vous avez été impliqué très étroitement dans le club France de Londres et dans la candidature Olympique d’Annecy 2018. Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans ces deux dispositifs olympiques ? Pour une PME annécienne, cela doit-être des expériences incroyables, non ?

C’est exact, lors des Jeux Olympiques de Londres, je suis intervenu pour le compte du CNOSF en tant que coordinateur éditorial et scénographique du Club France. Il était essentiel que la programmation, et plus globalement, l’approche festive du Club France soit en accord avec les objectifs de cette démarche inédite et notamment au service de l’un des enjeux majeurs : Faire venir et partager le plus grand nombre. Je crois que l’on peut dire « mission accomplie » car le Club France a accueilli 75000 visiteurs. La scénographie, la fête quotidienne des médaillés et la programmation artistiques (Souad MASSI, Cut KILLER, IMANY, Flavia COELHO, CALI, AKHENATON, John MAMANN, Louis BERTIGNAC, Olivia RUIZ, etc…) ont enflammé les soirées et les nuits de ce lieu devenu The Place To Be in London pour tous les champions et les supporters de l’équipe de France Olympique, et les autres ! Depuis plus de quinze ans, avec Maurice SUISSA, le manager de Louis BERTIGNAC, nous associons la musique au sport sur tous les événements auxquels nous prenons part. Pour nous, le sport et la musique sont deux activités qui, depuis des décennies, réunissent les foules autour de valeurs communes. D’autre part, j’ai accompagné la candidature d’Annecy 2018 dans la conception et la réalisation de l’ensemble de ses événements, soit une cinquantaine au total (lancement du Club 2018, Journée Olympique, animation du Club France des JO de Vancouver 2010, présentations Internationales – Acapulco, Londres, Lausanne, Durban – visite de la Commission d’évaluation du CIO…). Ce fût une véritable opportunité de vivre de bout en bout une candidature olympique, avec je dois bien l’avouer, la chance d’être prestataire avec des missions très précises à livrer. Et c’est chose faite ! Car peu importe le contexte, notre rôle nous impose de se donner les moyens d’agir et de livrer des événements à valeur ajoutée. En effet, non seulement ce sont des expériences inoubliables, mais en plus ce sont devenus des expériences qui font références et par conséquent je suis très fier de ce que nous avons accompli pour ces grands Rendez-vous.

Quelle est l’ambition d’ «Osez le sport », un événement que vous avez lancé en septembre 2013 à Annecy, à part, et c’est bien normal, de faire vivre Les bonnes Etoiles ?

Être entrepreneur c’est pour moi être audacieux. Cela nous pousse à saisir et provoquer les opportunités. « Osez c’est Créer » écrit l’artiste Ben ! Dans notre secteur d’activité, je pense que les sociétés événementielles ont la possibilité, pour ne pas dire l’obligation, de tester de nouveau format d’événement. C’est dans cet esprit que j’ai créé la journée Osez le Sport® qui a rassemblé pour sa première édition plus de 8000 personnes à Annecy. En proposant de découvrir et de s’initier à plus d’une dizaine d’activités différentes, de favoriser les rencontres avec les athlètes présents ; nous avons signé ici une manifestation dont la vocation est de célébrer le sport en général et les bienfaits de sa pratique ! Nous avons dessiné Osez le Sport® comme un rassemblement participatif, pérenne, ouvert à tous et mettant en avant les notions de sportivité, de solidarité et de projet collectif… Je pense que l’idée de coopération, étroite et concrète, entre le monde associatif, le monde institutionnel et celui de l’entreprise, est sans aucun doute une perspective d’avenir majeure pour l’organisation d’événements nouveaux, ayant une sensibilité participative… C’est en tout cas, la vision optimiste et volontaire de ma société de création événementielle, et surtout ce qu’elle souhaite façonner.

Qu’on fait Les bonnes Etoiles pour le plus grand événement sportif organisé en France en 2014, les Jeux équestres mondiaux, qui ont eu lieu à la fin de l’été en Normandie ?

Ma société a été l’attributaire du marché « Conception et réalisation du Programme de Présentation Sportive des Jeux Équestres Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie ». Très concrètement, il s’agissait de concevoir et d’orchestrer tout ce que les spectateurs sont amenés à entendre et voir sur les différents sites des 8 disciplines officielles de ces Jeux. Cela concernait aussi bien ce qui était diffusé dans les écrans géants que l’ensemble des interventions des speakers ou encore les musiques et jingles sonores qui permettaient d’identifier les temps fort de l’événement. Tous ces éléments qui composent l’expérience des spectateurs servent la notion plus immatérielle mais le plus fondamental : l’ambiance ! C’est la raison principale pour laquelle on vient dans un stade ou une enceinte sportive. Lors de cet événement mondial, nous étions également en charge de la mise en scène et la production des cérémonies de remise des médailles. Pour cela nous avons développé avec le comité d’organisation et la FEI des séquences protocolaires mais également artistiques. Par exemple nous avons désigné et fabriqué les podiums mais également créer un hymne officiel pour ces cérémonies. Nous avons donc réalisé 28 cérémonies de remises des médailles (171 médailles dont 57 en or : 165 chevaux et 171 athlètes qui ont été récompensés). Nous étions 46 professionnels des Bonnes Etoiles tous sites confondus afin d’assurer 600 heures Live de Programme de Présentation Sportive. Nous avons créé et diffusé plus de 400 modules graphiques et vidéo réalisées dans notre studio à Annecy mais également dans nos studios mobiles que nous avions installé à Caen pendant la durée de l’événement. Cela restera pour nous tous une grande aventure qui nous encourage à être acteurs et créateurs de lignes éditoriales et scénographiques ambitieuses aux services des publics des grands événements sportifs.

Est-ce possible de se développer et de travailler dans toute la France tout en restant implanté à Annecy ?

C’est une question que je me pose régulièrement car je suis lucide sur le fait que les grandes décisions et les réseaux d’influence sont centralisés à Paris ! Pour autant, la réalité du quotidien me démontre que les castings de nombreux événements font appel à des talents venus des 4 coins de la France. Je crois profondément à la reconnaissance des compétences, de la valeur ajoutée et du travail bien fait. Mobilité et légitimité sont donc pour moi les clés du développement en France et à l’international. Ensuite, il me semble bon de rappeler que la région Rhône-Alpes est une terre d’accueil importante des grands événements qui participent à l’attractivité et à la fréquentation de la région. Une région où l’économie du sport se porte très bien : 1ère région française pour la fabrication d’articles de sport, 2nde région sportive de France avec 3 millions de pratiquants réguliers, 110 000 salariés du sport qui représentent une part importante des emplois français du secteur du sport. Au-delà de cette longue histoire avec le sport – rappelons que c’est la seule région du monde à avoir accueilli 3 fois les JO (Chamonix, Grenoble, Albertville) – notre territoire bénéficie d’une réelle proximité avec la Suisse et notamment du CIO et de nombreuses Fédération Internationales à Lausanne, Genève… L’arc alpin offre donc de belles perspectives de développement.

Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

Une belle jeunesse offerte aux enfants… Un rapport particulier à l’effort… Un intérêt concret porté à l’idée du projet collectif… Un fair-play marqué… La voie vers l’imagination et le rêve… Voilà quelques éléments clés qui font que nous sommes tous conscients que le sport est un enjeu pour la France. Un enjeu de santé bien évidemment, mais également un enjeu économique et de lien social. Et à l’époque où un réseau dit social peut en quelques heures glorifier ou anéantir une réputation, les fondamentaux de l’idée collective et du lien réel ne pourraient-ils pas être incarnés par les valeurs du sport ? C’est en tout cas la question que je me pose pour donner au sport la place qui doit être la sienne au cœur notre société. Il est temps de faire reconnaitre le sport comme une culture à part entière et comme une part de notre culture globale. Pour cela, je crois à la puissance d’agir que l’on a quand on est engagé. Engagé dans le monde de l’entreprise ou dans le monde associatif. Il me semble donc essentiel et déterminant de développer les actions visant à favoriser la pratique du sport sous toutes ses formes, dès le plus jeune âge et partout en France. Alors osons le sport ! Et tout ce que sa pratique apporte de bénéfique pour chacun de nous et pour l’idée collective.

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