« Eux aussi font le sport français… » Stéphane MADELENAT, Consultant et Fondateur de l’Apollo Sporting Club

Publié le 16 août 2014 à 9h34 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Stéphane MADELENAT, Consultant Sport et Secteur Public et Fondateur de l’Apollo Sporting Club (www.apollosportingclub.com et https://www.facebook.com/pages/Apollo-Sporting-Club/336233896461876)

stephane madelenat

Olbia le Blog : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel qui mêle étroitement le conseil et le sport ?

Stéphane Madelenat : Le sport a effectivement toujours été au centre de mon parcours personnel et professionnel. Après de nombreuses années de rugby au Stade Français, une maîtrise de droit à Londres et Paris, Sciences Po et un Master « Sport, Management et Stratégie d’Entreprise » à l’ESSEC, j’ai eu la chance de participer à l’aventure « Paris 2012 » au sein du Groupement d’Intérêt Public constitué à cette occasion. En charge du dossier des garanties financières, juridiques et de soutien pour la bonne tenue des JO, ce fut une première expérience marquante qui venait conclure un parcours académique résolument tourné vers le sport.

Après un passage dans le cabinet de conseil en intelligence économique Insiders visant à développer une offre destinée aux acteurs publics et privés du sport, je me suis spécialisé dans le conseil sport / secteur public, activité que j’exerce depuis bientôt 10 ans dans des cabinets de conseil internationaux en tant que manager : Ernst & Young puis Kurt Salmon.

Mes missions m’ont conduit à accompagner le secteur public sur des chantiers d’optimisation financière, d’évaluation de politiques publiques et de recommandations stratégiques, et notamment pour des grands projets de développement économique. J’ai parallèlement pu participer au développement d’offres « sport » au sein de ces cabinets et réaliser des missions en lien avec ce secteur, et notamment : Accompagnement stratégique de la candidature d’Evry Centre Essonne pour l’accueil du Grand Stade de la FFR, Analyse des candidatures à la délocalisation du Tournoi de Roland Garros pour la FFT, Définition de la stratégie tarifaire de l’INSEP, Evaluation de politiques jeunesse et sport pour le compte de collectivités territoriales…

Je poursuis depuis quelques mois mon métier de consultant en freelance ou intégré au sein d’équipes de structures existantes.

OLB : Comment passe-t-on de Manager-consultant chez Kurt Salmon à la création d’un club de sport ?

SM : L’envie d’entreprendre, la recherche d’un nouveau défi et la concrétisation d’opportunités sont autant de facteurs qui m’ont poussé vers cette nouvelle aventure.

Après m’être blessé à plusieurs reprises, j’ai dû arrêter le rugby. Le sport a toujours tenu une place importante dans ma vie. Aussi, me suis-je mis à la boxe avec mon frère et dorénavant associé, chez un professeur particulier. Rapidement, et afin d’augmenter à moindre coût la fréquence de notre pratique, nous lui avons proposé d’augmenter le nombre de cours par semaine en fédérant un petit groupe de personnes autour de nous.
C’est ainsi qu’est né Apollo Sporting Club, à partir du « besoin client » qui était le nôtre : suivre des cours de sport en petit comité de 6-8 personnes à un coût raisonnable… de boxe et par la suite d’autres activités sportives gravitant autour du fitness et du bien-être.

Avec mes 2 associés, Sébastien Bourne et Benjamin Benmoyal, nous avons donc acheté un local dans le 10ème arrondissement que nous avons aménagé et animé il y a maintenant plus de 3 ans, en parallèle de ma vie déjà bien chargée de consultant.

C’est donc une vie parallèle qui a pris le dessus sur la première !

OLB : En quoi Apollo Sporting Club est-il différent d’un club de sport classique ?

SM : Apollo Sporting Club est aux antipodes de la salle de sport classique surchargée et impersonnelle. Notre structure est à taille humaine et valorise un esprit club, résolument convivial. La qualité des coachs, le nombre réduit de participants et l’approche personnalisée pour chacun de nos membres sont évidemment au cœur de cette réussite sportive et humaine. C’est cette dernière dimension dont nous sommes le plus fiers.

Apollo Sporting Club est donc au départ un club de sport, mais qui dès la première année s’est tourné vers l’entreprise. Nous proposons des solutions de coaching sportif sur mesure, ponctuelles ou récurrentes, visant à favoriser le bien-être en entreprise. Nous travaillons aujourd’hui pour une trentaine d’entreprises, des PME comme des sociétés du CAC 40, et entamons une nouvelle phase de notre développement. Nous sommes attachés à proposer des programmes sportifs adaptés aux envies et possibilités de chacun.

OLB : Parlez-nous de votre évènement « Apollo Boxing Nights » qui a eu lieu le 5 juin dernier. Comment cela a-t-il était perçu par le public et par les participants ?

SM : Nous avons voulu créer un événement à l’image de notre club : sportif, convivial, festif, décalé. Apollo Boxing Nights est venu concrétiser la motivation et la passion des membres qui nous suivent depuis notre création.

Nous avons monté la toute première Team Apollo pour enfiler les gants lors d’un événement inédit en plein cœur de Paris dans une boîte de nuit, à La Machine du Moulin Rouge (ex Loco pour les anciens).
8 combats (en 3 rounds de 2 minutes), ont permis à des boxeurs, pratiquants de moins de 3 ans, de connaître l’adrénaline de monter sur le ring devant un public : une expérience unique hors du commun !
Plus de 450 personnes, quelques journalistes, des représentants du monde de la boxe, nos entreprises partenaires, étaient présents pour encourager ces champions d’un jour, et faire la fête avec tout un club.

Nous souhaitons nous appuyer sur ce premier succès pour développer le concept « Apollo Boxing Nights » : auprès d’autres membres Apollo et notamment les femmes, avec la participation active de salariés de nos entreprise partenaires, et dans des lieux toujours plus inattendus.

OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

SM : Mettre en place un grand chantier de recensement et d’optimisation des équipements sportifs à destination du grand public et des filières de haut niveau.

L’enjeu est fondamental pour le développement du sport pour tous, du sport scolaire et universitaire, du sport de haut niveau, du sport professionnel, et bien entendu pour envisager l’accueil de grandes manifestations sportives.

Faire une cartographie des différents équipements existants, identifier les besoins territoriaux et par filières sportives, analyser les bonnes pratiques en matière de financement, de gestion et de gouvernance de ces équipements, sont autant de travaux à mener pour permettre de coordonner le dialogue entre l’Etat, le mouvement sportif et l’ensemble des collectivités territoriales (représenté par l’ANDES).

De nombreux facteurs extérieurs viennent renforcer l’urgence et l’opportunité de l’action :
– la réforme territoriale en cours et le développement de l’intercommunalité,
– l’impératif d’optimisation des finances publiques,
– les défis démographiques et sociaux auxquels font face l’Etat (Assurance Maladie et sport santé, rythmes scolaires…) et les collectivités territoriales (gestion des équipements sportifs, vieillissement de la population, isolement…).

De nombreux travaux ont déjà été menés. Le rôle du Ministre en charge des Sports serait donc d’assurer la qualité et le maintien de ce dialogue entre les différentes parties prenantes publiques et privées. L’Etat, en lien avec les collectivités territoriales, est « dans son rôle » pour assurer cette mission d’harmonisation territoriale en apportant les outils institutionnels et réglementaires adaptés à la bonne mise en œuvre de ce chantier stratégique pour le sport français, et le secteur public qui participe à son financement.

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