« Eux aussi font le sport français… » Sandra de Jenken, chargée de mission « Ethique et sincérité des paris sportifs » à l’ARJEL

Publié le 23 juillet 2014 à 11h51 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Sandra de Jenken (http://fr.wikipedia.org/wiki/Sandra_de_Jenken), 37 ans, ancienne arbitre internationale de tennis, actuellement chargée de mission « Ethique et sincérité des paris sportifs » à l’ARJEL (Autorité de régulation des jeux en ligne – http://www.arjel.fr).

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Olbia le Blog : Pouvez-vos nous parler de votre très riche parcours professionnel ?

Sandra de Jenken : Titulaire d’un Master 2 en management du sport j’ai, parallèlement à mes études, mené une carrière d’arbitre internationale de tennis. Après l’obtention de mon Master, la Fédération internationale de tennis m’a engagée au sein de son équipe d’arbitres professionnels.
Après 6 années passées sur le circuit à arbitrer, détecter et former des arbitres, j’ai rejoint la Fédération française de tennis en tant que Directrice de la gestion sportive de Roland-Garros et du BNP Paribas Masters.
J’ai ensuite intégré le cabinet du Ministre des sports (Chantal Jouanno puis David Douillet) en tant que Conseillère sur des sujets relatifs à l’éthique et à l’intégrité du sport.
Je suis aujourd’hui à l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) avec pour principale mission : le renforcement des moyens de protection de l’intégrité et de la sincérité des compétitions sportives françaises.

OLB : Vous avez-été la première femme à arbitrer une finale messieurs de Roland-Garros, et quelle finale : Federer-Nadal. Quel souvenir en gardez-vous ?

SDJ : Tout d’abord une grande émotion à l’annonce de cette désignation, puis une joie immense mêlée à beaucoup de pression.
Arbitrer deux des plus grands champions de l’histoire du tennis a été un grand honneur. J’avais déjà l’expérience d’une finale arbitrée à l’Open d’Australie entre Federer et Gonzales, mais celle-là était « à domicile » au sein de ma Fédération.
J’en garde un souvenir exceptionnel surtout qu’à l’époque je ne savais pas encore que ce serait mon dernier match à Roland-Garros… j’ai rejoint la Fédération en janvier l’année suivante.

OLB : Votre passage en cabinet ministériel a-t-il modifié votre vision du sport français ?

SDJ : Je dirai qu’il l’a étoffée. Après avoir connu l’organisation technique et opérationnelle de grands évènements, et avoir eu un rôle particulièrement centré sur les relations internationales, mon passage en cabinet m’a permis de développer des connaissances au niveau des relations institutionnelles et de découvrir le fonctionnement étatique du sport français. Ces expériences ont été très complémentaires pour approfondir ma vision du sport, et plus particulièrement du sport français.

OLB : En quoi consiste votre rôle actuel au sein de l’ARJEL ?

SDJ : Il s’agit d’étudier les possibilités de mise en œuvre d’une plateforme nationale de surveillance des paris, notamment proposés depuis l’étranger, sur les compétitions sportives françaises.
Cette mission est menée en cohérence avec les travaux du Conseil de l’Europe et la Convention internationale de lutte contre la manipulation des compétitions sportives qui vient d’être adoptée (9 Juillet 2014).
La création d’une plateforme nationale consisterait à identifier un lieu de référence et de coopération en matière de lutte contre la manipulation sportive. Ce lieu représenterait un centre où seraient collectées, centralisées et analysées des informations provenant « du terrain » (rumeurs, soupçons) et des informations relatives à des paris, atypiques et suspects, sur les compétitions sportives françaises.

OLB : A seulement 37 ans, vous avez déjà été arbitre internationale, directrice à la FFT, conseillère ministérielle, chargée de mission à l’ARJEL. Quel rôle pourrait encore vous attirer dans le sport ? Une fonction élective vous intéresserait-elle ?

SDJ : Il y a encore de nombreux défis à relever et de belles choses à accomplir au service du sport.
Pouvoir passer de rôles très opérationnels à des rôles demandant un peu plus recul sur différents sujets est très enrichissant et surtout complémentaire. Le côté évènementiel du sport m’attire toujours beaucoup.
Une fonction élective un jour ? Pourquoi pas…

OLB : Si demain vous étiez nommée ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

SDJ : Quand vous me parliez d’un autre rôle qui pourrait m’attirer dans le sport, je ne pensais pas à celui de Ministre !
Le sport fait plus que jamais partie du paysage politique. Les enjeux qui en découlent sont aussi variés, qu’importants et grandissants (enjeux de santé publique, éthiques, économiques, financiers…).
Le sport mérite d’être appréhendé dans sa globalité et considéré comme un véritable « outil » pour faire rayonner un pays tant au national qu’international.

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