Le cabinet international PricewaterhouseCoopers (PwC) a publié son rapport Cities of Opportunity 2014, qui compare l’attractivité de 30 métropoles mondiales (la moitié issue des pays développés, l’autre des pays émergents). Il évalue et classe ces métropoles selon une soixantaine de critères, essentiellement économiques. (http://www.pwc.com/us/en/cities-of-opportunity/2014/assets/cities-of-opportunity-2014.pdf)
La ville de Londres arrive en tête du classement, suivie par New York, Singapour, Toronto et San Francisco. Paris se situe à la 6e place.
Ce type de classement, malgré ses imperfections, a pris de plus en plus d’importance ces dernières années, à mesure que la concurrence entre les grandes villes s’accroissait pour attirer des investisseurs, entreprises ou touristes. A tort ou à raison, le rapport PwC sert aujourd’hui d’étalon de référence pour jauger le dynamisme d’une métropole.
Il est donc préoccupant de constater qu’en 74 pages le mot « sport » n’y est pas cité une seule fois.
Le classement PwC évalue l’attractivité économique de chaque métropole, mais il le fait à partir de critères très variés, touchant aussi bien à l’économie (création d’entreprises, innovation, capacité à attirer des investissements étrangers, etc.) qu’à l’éducation, le système de santé, la politique environnementale, la culture ou la vie quotidienne (les embouteillages par exemple).
Le sport y aurait donc toute sa place.
Dans la continuité d’un précédent article du blog (http://olbia-leblog.com/2014/05/22/quelles-retombees-economiques-pour-les-evenements-sportifs/), on rappellera à quel point l’accueil de grands événements sportifs peut valoriser le dynamisme économique d’une ville. Les JO de Barcelone 1992 ou Londres 2012 ont ainsi directement soutenu les ambitions de ces métropoles en matière de nouvelles technologies et servi de rampe de lancement pour d’importants projets (le cluster 22@Barcelona à Barcelone, le quartier numérique Here East à Londres).
L’organisation d’un grand événement peut aussi servir à accélérer le développement d’infrastructures qui contribuent directement à l’attractivité d’une grande ville : l’offre hôtelière, le réseau de transports publics, la qualité des aéroports…
On soulignera d’ailleurs que parmi les 30 villes évaluées par PwC, 7 ont récemment organisé les Jeux olympiques et paralympiques d’été et 11 ont candidaté à leur organisation. C’est un signe qui ne trompe pas : le sport fait bien partie de la stratégie de développement d’une métropole mondiale.
D’autant que les politiques sportives ne se limitent pas, loin s’en faut, aux seuls événements. Elles constituent un élément important de la « qualité de vie » d’une ville : par les clubs professionnels qui participent à l’offre de spectacle, par les équipements de proximité et le tissu associatif qui sont une composante essentielle de l’offre de loisirs et un facteur fort de cohésion sociale, par les différents aménagements urbains qui favorisent les activités physiques (pistes cyclables, parcours de santé)…
Tout cela, le rapport PwC ne l’évoque pas alors même qu’il intègre dans son classement, par exemple, des critères culturels comme le nombre de cinémas, de théâtres, de restaurants, de musées, etc.
Il est à cet égard une nouvelle preuve que le sport a bien du mal à être considéré comme un sujet « sérieux » par beaucoup de décideurs et experts.
Les convaincre du contraire sera assurément un travail de longue haleine.
En France, on peut saluer à ce titre la création des 12 groupes de travail par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) la semaine dernière pour évaluer l’opportunité d’une candidature olympique française. Le CNOSF a choisi d’y inclure de nombreuses personnalités issues de secteurs économiques comme le tourisme, l’économie numérique ou les industries culturelles. (http://franceolympique.com/art/4773-lancement_de_letude_dopportunite_sur_une_candidature_olympique.html)
Quels que soient le résultat de leurs travaux, que la France décide de candidater ou non aux Jeux olympiques, ces groupes auront donc un intérêt majeur : celui de rapprocher les acteurs du sport de ceux d’autres secteurs et de créer des passerelles entre des mondes qui ne se fréquentent pas beaucoup.
C’est une étape indispensable pour que le sport soit mieux mis en valeur comme outil de promotion économique.
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