Najat Vallaud-Belkacem a de nouveau été interpellée ce matin sur BFM TV au sujet de son ministère qualifié de « fourre-tout », qui réunit les sports, la ville (c’est-à-dire la politique relative aux quartiers dits « sensibles »), la jeunesse et les droits des femmes. (http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/bourdin-direct/bourdin-direct-najat-vallaud-belkacem-24-04-192753/)
L’attelage, inédit, a surpris lors de la nomination du nouveau gouvernement.
Il faut cependant constater que le sport a toujours constitué un sujet gouvernemental plutôt « itinérant » au fil des époques : souvent rattaché à la jeunesse, parfois à l’éducation nationale (gouvernement Rocard 1988-1991), à la santé (gouvernement Fillon 2007-2010), au temps libre (gouvernement Mauroy 1981-1983) ou à la qualité de vie (gouvernement Chirac 1974-1976).
Est-ce l’expression d’un dédain du monde politique français à l’égard du sport ?
Nous ne le pensons pas car cette situation se retrouve chez tous nos voisins européens, y compris chez ceux disposant des politiques sportives les plus performantes.
Tous rencontrent le même problème : le sport reste un « petit » sujet politique et budgétaire (comparé à l’économie, la sécurité, la santé, la défense, etc.) et il faut donc le regrouper avec d’autres. On retrouve ainsi :
– un ministre de la culture et du sport en Suède ou en Grèce,
– un ministre de la culture, des médias et du sport au Royaume-Uni,
– un ministre de l’éducation, de la culture et du sport en Espagne,
– un ministre de la sécurité sociale, de la coopération et de l’action humanitaire, et des sports au Luxembourg,
– un ministre des transports, du tourisme et des sports en Irlande,
– un ministre de la santé, de la protection sociale et du sport aux Pays-Bas,
– un ministre de la défense et des sports en Autriche…
Dans d’autres pays, le sport n’apparaît même pas dans l’intitulé des ministères et ses compétences sont rattachées au ministère de l’intérieur (Allemagne), des affaires parlementaires (Portugal) ou des affaires régionales (Italie).
La seule manière d’éviter de tels agencements ? Il est toujours possible de réserver un ministère de plein exercice au sport, sans autres sujets accolés, comme cela était le cas dans le gouvernement Fillon en 2010-2012, avec Chantal Jouanno et David Douillet.
Mais, très franchement, à l’heure d’une rationalisation budgétaire de plus en plus poussée, difficile de croire que ce schéma sera beaucoup dans l’air du temps ces prochaines années…
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