SPORT ET SANTÉ MENTALE : QUAND LE SPORT SOIGNE AUSSI LA TÊTE

Publié le 17 juillet 2025 à 16h07 dans Non classé

Alors que la santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale en 2025, l’Union Sport & Cycle a consacré sa matinale du 2 juillet au rôle du sport dans le bien-être psychologique.

Quatre intervenants étaient présents pour nourrir les débats et partager leur expérience :

  • Vincent Roger, Délégué ministériel en charge du sport-santé
  • François Carré, président du collectif « Pour une France en forme »
  • Olivier Dupuy, maitre de conférence à la Faculté des sciences du sport de l’Université de Poitiers
  • Audrey Cariat, conseillère technique sportive au sein de la Fédération française de tennis de table

Ce qu’il faut retenir des échanges :

Une détérioration de l’état de santé de la population :

41 % des Français déclarent avoir déjà été affectés par un problème de santé mentale, et ce chiffre ne fait que s’accroître depuis 2020 et la crise sanitaire. La santé mentale est aujourd’hui un véritable enjeu de santé public, avec des populations plus vulnérables :

  • Les jeunes, chez qui l’état de santé mentale se dégrade fortement. Le suicide est la première cause de décès chez les 15-35 ans, alors même que 40 % des étudiants ne pratiquent aucun sport.
  • Les séniors, exposés à l’isolement et à la perte d’autonomie, sont aussi nombreux à ne pas atteindre les niveaux d’activité physique recommandés.

Un levier de prévention encore sous-exploité :

L’activité physique permet de réduire les symptômes de l’anxiété et de la dépression, améliore l’estime de soi, et favorise la régulation émotionnelle. 20 à 30 minutes d’exercice chaque jour peuvent produire un effet comparable à celui d’un antidépresseur léger. À long terme, le sport diminue les risques de rechute et renforce la résilience face aux épreuves de la vie. La pratique sportive permet également de lutter contre les maladies neurodégénératives, en particulier Alzheimer. Pourtant, ces effets sont encore peu valorisés dans les parcours de soin et rares sont les médecins qui prescrivent l’activité physique adaptée dans le cas de maladie mentale.

Une lente prise de conscience des acteurs :

Depuis quelques années, les signes d’une prise de conscience des pouvoir publics apparaissent : la santé mentale a été intégrée à la Stratégie nationale sport-santé 2019-2024, et est la thématique de la Grande Cause Nationale 2025. Certaines fédérations sportives développent des programmes spécifiques à destination des publics atteints de maladies mentales ou neurodégénératives. Mais ces initiatives restent encore dispersées et peinent à avoir une véritable reconnaissance institutionnelle.

Deux leviers d’action identifiés :

  • Former les professionnels : les éducateurs sportifs, médecins et enseignants doivent être mieux outillés pour proposer l’activité physique comme une solution pour améliorer l’état de santé mentale. Cela passe par un renforcement des formations dédiées et une meilleure identification des acteurs habilités à prescrire de l’activité physique adaptée.
  • Changer de regard sur le sport : le sport ne doit plus être considéré comme une charge budgétaire mais comme un investissement en santé publique. Cela suppose un engagement plus fort des pouvoirs publics, avec notamment une gouvernance transversale entre le ministère chargé des Sports et celui en charge de la Santé.

Pour aller plus loin :

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