Olbia poursuit son cycle d’entretiens des présidentes et présidents de fédération nouvellement élus afin de les découvrir et leur permettre de partager leur vision et leurs défis pour leur mandat.
Aujourd’hui nous échangeons avec Henri-Claude Lambert, Président de la Fédération française de hockey.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours jusqu’à ce mandat 2025-2028 ?
J’ai débuté le hockey très jeune, à 4 ans, j’ai atteint un niveau élite et j’ai notamment remporté un titre de champion de France en 1981. Tout en continuant à pratiquer, j’ai en parallèle privilégié ma carrière professionnelle, dans le marketing, au sein de plusieurs entreprises dans le secteur cosmétique et pharmaceutique à l’international . A 59 ans, j’ai réorienté ma carrière et repris mes études pour devenir coach professionnel et préparateur mental. Je suis notamment préparateur mental de l’équipe de France U18 à titre bénévole. J’ai intégré le comité directeur de la fédération il y a 4 ans, via une liste concurrente à la liste élue. J’ai par exemple travaillé au sein du groupe de travail marketing et celui sur la prévention contre les violences dans le sport.
Pourquoi avez-vous décidé de monter une liste pour ces élections ?
Après les Jeux Olympiques, la présidente de la fédération a expliqué ne pas vouloir se représenter. Certaines personnes m’ont alors contacté pour savoir si j’étais intéressé, et je me suis déclaré candidat. Nous avons monté une liste avec un projet en tête, intitulé « Cap Développement », pour remettre le développement du hockey au centre des priorités fédérales et lui donner la place qu’il mérite en France.
Comment s’est passée la campagne ?
Il y avait au départ une seconde liste, mais celle-ci n’a pas été validée et n’a pas pu se présenter. Malgré cela, il y a eu une bonne participation des clubs sur l’élection, qui nous ont octroyé 80% des votes. C’est un bon indicateur de soutien, mais j’ai conscience que ce n’est pas un blanc-seing.
Quelles ont été vos premières impressions en prenant la présidence de la fédération ?
Comme je faisais déjà partie du comité de direction, il n’y a pas vraiment eu de surprise. Je connaissais par exemple la situation financière fédérale, sous tension depuis plusieurs années. En revanche, ce qui m’a agréablement surpris, c’est la cohésion des acteurs du hockey français autour du programme de développement. Il y a une vraie adhésion sur ce sujet.
Quelles ont été vos premières actions en débutant votre mandat ?
Nous avons changé de locaux pour déménager au stade Yves du Manoir, ce qui a pris un peu de temps. Aujourd’hui nous avons des locaux tout neufs, héritage majeur des Jeux pour notre fédération. En parallèle nous nous sommes mis au travail, en nous organisant par pôle de compétences. Le pôle de compétences, c’est une direction fédérale donnée par le comité directeur, dans laquelle on associe des personnes pour qu’elles travaillent en mode projet, au sein de commissions, avec des objectifs, des livrables, un timing, un budget.
Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de consolidation des commissions, avec l’objectif que toutes soient complètement opérationnelles aux 100 jours de la mandature. L’organisation se base aussi sur les salariés, qui font le lien entre les commissions, les élus et le volet opérationnel.
Si vous deviez définir 3 priorités pour ce mandat, quelles seraient-elles ?
La première est intrinsèque à la philosophie de notre projet « Cap Développement » : c’est le développement de la pratique. L’objectif est d’atteindre 20 000 licenciés en 2028, soit 3 000 de plus qu’aujourd’hui. Nous souhaitons nous inspirer du modèle argentin, qui a une pratique particulièrement développée dans les écoles. Notre objectif, c’est de mettre une crosse dans les mains des enfants. Une fois que vous avez une crosse dans la main, vous n’avez pas envie de la lâcher. Pour cela, il faut bien sûr s’appuyer sur toutes les fédérations scolaires, les ligues, les comités départementaux. Lorsque trois ou quatre établissements proposeront la discipline, nous pourrons ensuite faire de la détection, monter une équipe régionale ou structurer un club. C’est également ce modèle qu’a suivi la Belgique : il y a 25 ans, ils étaient 12 000 licenciés, aujourd’hui ils sont plus de 60 000.
La deuxième priorité c’est de construire la marque « hockey ». Il y a une marque judo, une marque rugby, mais pas de marque hockey. On va créer cette marque sur des attributs et des valeurs pour développer un vrai positionnement et que le hockey soit plus qu’une alternative. Derrière cet objectif, il y a aussi l’idée d’être identifié auprès des sponsors.
Enfin, il y a cette priorité financière de remettre notre fédération dans le vert, et une priorité sportive, avec des équipes de France en progression. Il faut installer de manière durable nos objectifs sur des partenariats solides et capitaliser sur nos jeunes en particulier avec les succès récents de l’équipe U21. Notre chance c’est que nous sommes discipline olympique et que cela n’est pas menacé pour le moment. Les filières de haut niveau sont organisées, il y a des bonnes bases.
Allez-vous conserver une activité professionnelle en parallèle de votre mandat ?
Oui, je garde en parallèle mon activité de coach, pour accompagner à la prise de poste ou au changement de parcours professionnel.
Quelles sont vos sources d’inspiration en dehors du sport ?
Une source d’inspiration, ce sont les grands stratèges du monde professionnel ou sportif, la manière dont ils conçoivent leur stratégie, comment ils réussissent à la déployer, à inspirer et faire adhérer des gens. Et puis, de manière générale, ce qui peut m’inspirer aussi ce sont les femmes et les hommes qui font preuve de résilience, les personnes qui ont le goût de l’effort et du courage. C’est ce que j’essaye de transmettre aux équipes avec lesquelles j’ai travaillé et je travaille.
Laisser un commentaire