Multiplier par 5 le nombre de bénéficiaires d’actions d’insertion professionnelle par le sport chaque année

Publié le 7 novembre 2022 à 16h30 dans Communiqué de presse

Plan 2022 – 2024 insertion par le sport : Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, signent une feuille de route pour l’insertion professionelle par le sport, à Drancy, dans le cadre d’une opération « Du stade vers l’emploi ».


Le gouvernement est particulièrement attaché à l’objectif de plein emploi, avec une attention particulière à l’insertion des jeunes. Le sport représente 448.000 emplois, soit 2,2 % des effectifs salariés en France, qui se répartissent à 75% dans les 112.000 entreprises du secteur entreprises) et à 25% dans les associations sportives (40.000 associations sportives employeuses). C’est un secteur dynamique, avec un taux de croissance moyen de l’emploi salarié de 3% par an.

Cependant et malgré son dynamisme, le secteur souffre d’une certaine fragilité avec une part conséquente d’emplois de courte durée ou à faible temps de travail (40% des éducateurs sportifs sont en CDD, 40% des salariés sont en temps partiel) ainsi qu’un fort turn-over (un quart des salariés quittent leur emploi en moyenne après 4 ans d’activité). Dans le même temps, 25% des structures déclarent avoir des besoins non pourvus en emplois et en compétences et près d’un professionnel sur deux exprime un besoin de développement de compétences. C’est aussi un secteur qui doit faire face à des enjeux de reconversion de publics spécifiques : sportifs de haut-niveau, éducateurs sportifs.


Parallèlement, et bien que le taux de chômage atteigne un niveau historiquement bas en France (7,4% pour l’ensemble de la population active), il reste encore 2,3 millions de personnes sans emploi. Le chômage touche plus particulièrement les plus jeunes (15-24 ans) qui sont 17,8% sans emploi, soit plus du double de l’ensemble de la population active même si leur taux d’emploi a atteint 34,6%, son plus haut niveau depuis 1991.


Or, le sport présente d’indéniables atouts pour repérer, mobiliser, former et insérer. Le sport est la première activité extra-professionnelle favorisant la socialisation : 16 millions de Français sont licenciés dans une fédération sportive ; 3,5 millions de bénévoles œuvrent au quotidien dans les 360.000 associations sportives. Il représente un excellent moyen pour capter les publics éloignés ou en difficulté, tout particulièrement les publics jeunes : 35% des 440.000 jeunes à la recherche d’un emploi ne sont accompagnés par aucun intermédiaire alors que plus d’un quart des jeunes de 18 à 30 ans pratiquent une activité sportive pendant leur temps libre (80% pour la tranche 15-24 ans), qui leur permet de développer des compétences comportementales ou de gagner en confiance.

Aussi, la feuille de route signée ce jour entre Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, vise à capitaliser sur les actions qui ont été engagées dans le cadre du précédent quinquennat et à profiter des opportunités qu’offre le secteur pour développer l’emploi et l’insertion par le sport, accompagner la sécurisation professionnelle des sportifs de haut-niveau et professionnaliser l’ensemble du secteur sur les enjeux liés à l’emploi.

Cette feuille de route comporte cinq axes :

1/ L’amélioration de la lisibilité de l’offre de formation et de certification dans le champ du sport

2/ La simplification de l’accès aux dispositifs d’emploi et la sécurisation des trajectoires professionnelles

3/ Le renforcement du rôle social des acteurs du sport (clubs, associations d’insertion par le sport, fédérations sportives)

4/ La reconnaissance des parcours et des compétences dans le sport

5/ La reconversion des sportifs de haut-niveau

  1. En matière de formation, et afin de faciliter les voies d’accès aux métiers du sport et remédier au manque de lisibilité des formations (plus de 900 certifications répertoriées dans le champ du sport !), des travaux sont engagés pour créer des passerelles entre les diplômes et rationaliser l’offre grâce à la démarche de « blocs de compétences » reconnus par les différents certificateurs (ministère des Sports, de l’Education nationale, STAPS, branche professionnelle). La promotion des métiers du sport, et notamment des métiers en tension, sera renforcée.
  2. En matière d’emploi, les nombreux dispositifs mobilisés dans le champ du sport (SESAME, contrat d’engagement jeune, contrat d’apprentissage, emplois aidés de l’Agence nationale du sport, etc.) seront mieux articulés et la mutualisation tant des emplois sportifs que des trajectoires de qualification sera structurée et accélérée.
  3. S’agissant du renforcement du rôle social des acteurs du sport, la feuille de route porte une ambition forte grâce au déploiement d’opérations comme « Du stade vers l’emploi », mises en place en partenariat avec des fédérations sportives volontaires, Paris 2024 et Pôle emploi, qui permettent de faciliter le recrutement via la mobilisation de valeurs portées dans le sport. C’est ainsi que près de 200 actions de recrutement dans des stades ont pu s’organiser cette année et permis le retour vers l’emploi de 14.000 personnes. L’ambition est de réaliser 500 opérations à horizon 2024. Des mesures nouvelles sont également proposées comme le lancement du réseau « Les clubs sportifs s’engagent » en faveur de l’emploi et de l’insertion, à l’image de la communauté « Les entreprises s’engagent. L’objectif est d’atteindre 10.000 clubs engagés d’ici 2024.
  4. Cette feuille de route vise également à lancer une nouvelle dynamique qui s’inscrit dans le cadre des réformes en cours, notamment sur la validation des acquis et de l’expérience (VAE) : en premier lieu pour les bénévoles, et plus largement, pour tous les actifs du secteur, en s’appuyant sur le futur service public de la VAE (projet de loi en cours) et ses outils. La journée du bénévolat du 05 décembre prochain sera l’occasion de positionner le sport comme un « champion de la VAE ».
  5. Il s’agit enfin de porter une attention toute particulière à l’insertion et à la transition
    professionnelles des sportifs de haut-niveau
    par la mobilisation des entreprises pour qu’elles s’engagent plus avant, notamment via les conventions d’insertion professionnelle (CIP) impulsées par la Fondation du sport français, à soutenir des sportif (avec l’objectif d’atteindre 1000 CIP par an à la fin du quinquennat contre moins de 200 aujourd’hui).

Dans la perspective des Jeux de Paris 2024, cette feuille de route offre une opportunité historique de donner au sport la place qu’il mérite dans la société et d’inscrire durablement l’emploi et l’insertion par le sport comme un des piliers de l’héritage immatériel des Jeux.


Elle a été construite et partagée avec un grand nombre de représentants du secteur – fédérations, clubs sportifs, associations, entreprises, administrations, agences, opérateurs du service public de l’emploi – afin que chacun s’engage dans une perspective ambitieuse et commune. Les territoires seront également mobilisés pour décliner et accompagner le déploiement opérationnel de cette feuille de route.


Avec l’ensemble de ces axes et mesures, qui feront l’objet d’une gouvernance spécifique pour leur mise en œuvre, l’ambition est de multiplier par 5 le nombre de bénéficiaires d’actions d’insertion par le sport chaque année pour franchir le cap des 100.000. Un Grenelle des emplois et des métiers du sport sera organisé au premier semestre 2023 afin de poursuivre cet élan et de suivre l’avancée des travaux.

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