Paris 2024 : des jeux réussis si…(2/2)

Publié le 13 septembre 2017 à 16h41 dans Grands événements

Organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en août 2024, c’est à peu prés organiser 30 championnats du monde en même temps sur le même territoire. Cela mérite-t-il autant de mobilisation pour les avoir ? Non. Les Jeux, ça doit être bien plus que ça. C’est d’ailleurs tout le sens de la candidature de Paris : faire de ces Jeux un évènement responsable, utile et durable.

Mais concrètement, cela veut dire quoi ? Ça serait quoi des JO 2024 réussis ?

Nous avons posé la question à plusieurs acteurs du sport business et institutionnel français : Paris 2024 : des Jeux réussis si….

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Vous le voyez, les attentes sont fortes et les secteurs variés. Mesdames et messieurs les responsables du futur Comité d’organisation des JO, à vous de jouer !

#SportPourTous

Pour Arnaud Courtier, DG de la fédération française de cyclisme, oui… »si cela nous permet de développer le vivre ensemble, l’accès à la pratique sportive pour le plus grand nombre, que ce soit pour le lien social comme pour le bien-être et la santé. Le sport, en ce sens, est un véritable enjeu pour l’avenir de notre pays. Les JO de 2024 doivent donc être un accélérateur, un catalyseur, qui permette le développement du sport pour tous, quel que soit l’âge, l’origine ou le statut social ; cela doit aussi être un atout pour le développement d’infrastructures de proximité, pour que l’accessibilité au sport, en terme géographique, soit la même pour tous. »

#SportFeminin

Pour Aurélie Bresson, Fondatrice et DG du magazine Les Sportives, les choses sont très claires : « ça sera une réussite, si on en profite pour developper la pratique sportive pour toutes (et tous) et que la France en élève son niveau d’exigences. J’ai en tête notamment l’application de la loi sur les plans de féminisation ou la revalorisation du bénévolat. En 2017, le budget du sport ne représente que 0,1 % du budget total de l’État et Laura Flessel a prévenu qu’il ne faut pas s’attendre à plus de moyens pour le sport. Accueillir les jeux chez soi, c’est comme remettre le sport et l’activité physique au cœur de (toutes) nos politiques publiques, pas seulement de toutes les conversations! Ce que nous pouvons souhaiter ? Que ces Jeux de Paris 2024 soient les Jeux les plus marquants de l’histoire du sport féminin, et qu’en 7 ans d’organisation, ils soit aussi l’ascension d’une vraie économie dans le sport féminin ».

#SportetTerritoires

Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye, enthousiaste à l’idée de voir le territoire francilien accueillir cet évènement mondial, nous livre son sentiment : « …Si les Jeux parviennent à dépasser les frontières parisiennes et à entraîner l’ensemble des territoires de l’îIe de France dans cette dynamique. Mais surtout si les JO permettent la mise en place d’un véritable plan de développement de la pratique sportive sur nos territoires.

Pour Eric Daligault, DG de Kompan, « Les Jeux en août 2024 à Paris, c’est le choix d’un nouvel élan du Sport pour tous ! C’est le choix d’un projet d’aménagement du territoire avec plus d’équipements de proximités en plein air et en accès libre sur le territoire, afin que la fête du sport soit dans les stades et autour des stades ! »

Eric Salanoubat, DGA de Boulogne-Billancourt en charge notamment du sport, souhaite également que l’ensemble du territoire francilien soit impliqué : « c »est l’occasion de renforcer l’idée d’un Grand Paris du Sport qui s’appuie notamment sur les villes limitrophes de Paris, dynamiques et sportives comme Boulogne Billancourt, Issy Les Moulineaux…L’action des collectivités, à travers leur politique sportive et notamment la construction d’équipements sportifs modernes ouverts à tous, doit favoriser la mixité des pratiques et des populations, dans les entreprises, les écoles, les associations sportives mais aussi auprès de ceux qui ne pratiquent pas habituellement. »

#SportalEcole

Pour Sébastien Rouault, ancien champion de natation et actuellement consultant chez Accenture, ce sont les enfants qu’il faut cibler : « … si on arrive à étendre l’impact des Jeux dans les écoles pour y développer une véritable culture sportive en France, aussi bien pour le haut niveau que pour le sport-santé. »

Amélie Oudéa-Castera, Directrice marketing et digital d’AXA, ex-championne de tennis est également convaincue du rôle jouée par l’école : « Les Jeux Olympiques seront une réussite s’ils donnent envie à des générations d’enfants de faire du sport, et pour certains, de devenir des champions. Pour cela, l’école doit aider et les politiques publiques aussi. Il faut notamment approcher différemment la question des rythmes scolaires, en débattant non plus de la semaine de 4 jours mais en raisonnant enfin sur l’année : tout le monde le dit, les semaines de nos enfants sont trop chargées pour leur permettre d’exceller dans une discipline, qu’elle soit sportive ou autre (artistique, culturelle, etc.), alors que les vacances s’éternisent sans que les parents sachent comment occuper leur enfant. Tout ça doit être rééquilibré. Je souhaite que les JO soient l’occasion d’une nouvelle réflexion sur les liens entre sport et l’école, où tout commence. C’est pendant les années d’école que tout devient possible, que les futurs champions olympiques de la France se forment, ou pas. »

#SportetDD

Autre sujet et non des moindres : le développement durable, cher à Xavier Parenteau, directeur associé d’Herry Conseil :  « … si Paris 2024 contribue à faire bouger les lignes de l’olympisme et du monde sportif en général dans sa responsabilité globale à la contribution d’un monde meilleur, inclusif et soutenable. Et si ce méga-évènement sert d’accélérateur exemplaire aux adaptations durables de la société et aux changements de comportements, pour l’ensemble du territoire français et de ses acteurs. 

Pour Omar Zayat, Directeur du Tremplin, l’incubateur Sport de la Mairie de Paris, ce sujet est également prioritaire : « c’est une bonne nouvelle d’accueillir les JO en 2024 si nous réussissons à faire de Paris les premiers Jeux éco responsable de l’histoire. En effet, nous devons mettre la barre haute comme l’a fait Londres avec le handicap. Pour atteindre cet objectif nous devons nous appuyer sur la richesse de Paris en matière d’innovation. Ceci maintiendrai la dynamique de Paris, capitale des startups en Europe. »

#GouvernanceduSport

Jean-Christophe Breillat, Directeur des affaires juridiques au Centre de Droit et d’Economie du Sport,  espère qu' »entre autres effets collatéraux souhaitables, c’est une bonne nouvelle d’accueillir les JO en 2024 si, au final, du fait de l’inévitable mutation qu’il va devoir opérer en raison de la « bicéphalité » qu’il va constituer avec le COJO, le CNOSF parvient enfin à incarner naturellement l’intérêt général du mouvement sportif et à dépasser la somme des intérêts particuliers qui le composent. Des efforts, notamment en matière de mutualisation, ont déjà été fait en ce sens mais on pourrait faire tellement plus et mieux ! »

#JOetMedailles

Patrick Roult, Chef du pôle Haut Niveau chez INSEP, cible évidemment les résultats sportifs : « Quels événements sportifs impliquant la France sont restés dans la mémoire collective comme des événement réussis ? Pour l’essentiel, ceux où la France a gagné. On peut tout faire bien dans l’organisation et l’héritage de Paris 2024, si les sportives et les sportifs français ne sont pas sur les podiums, s’ils ne gagnent pas de titres olympiques, les JO de Paris en 2024 ne seront pas réussis. Seule la victoire est belle a dit Michel Malinowski, il avait raison. »

#JOetPouvoirAspirationnel

A l’inverse de Patrick Roult, Philippe Robert, CEO de BeSport, pense que « les leaders du sport français ne doivent pas limiter leur ambition à la seule réussite d’un show planétaire de 15 jours et à la collecte d’une moisson record de médailles tricolores. 2024 est la fois un cap et un horizon vers un événement planétaire, porteur de toutes les valeurs du sport, dans le pays des lumières et du savoir vivre à la française. C’est une aventure nationale de 7 ans dont le pouvoir aspirationnel peut être partagé avec tous les sportifs et non pas réservé aux athlètes de haut niveau des sports olympiques. Il faut être ambitieux avec l’effet d’entraînement des Jeux ; 7 ans c’est suffisant pour que l’impact positif du sport dans la vie des français soit plus que décuplé. L’aventure commence demain… »

#SportetEco

Marine Lallement, DG de Fast-Sport, souhaiterait que grâce aux JO, « le sport soit enfin reconnu à sa juste valeur comme une filière de l’économie française pourvoyeuse de richesses, de valeur ajoutée et d’emplois. 
On expose les salaires exorbitants de footballeurs sans expliquer les retombées générées par les stades remplis et les produits dérivés, ni comment l’argent des transferts est réparti.
On critique le coût en milliards de l’organisation des grands événements sportifs, sans mentionner l’impulsion économique et sociétale à long terme.
Le sport, comme le cinéma, est une filière économique qui contribue au rayonnement et à l’exception française. »

A vous de jouer Paris 2024 ! Ne nous décevez pas !

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