Gilles Erb « Le défi majeur pour la FFTT est de conquérir le public loisir et féminin grâce à une image plus moderne, plus festive, plus conviviale »

Publié le 17 mars 2021 à 10h53 dans Gouvernance du sport

Nous poursuivons notre série d’interview des nouveaux présidents de fédération, pour connaitre leurs impressions et leurs premières mesures. Découvrir un nouveau poste, un nouvel environnement, de nouvelles responsabilités, notamment dans cette période, n’est pas simple. Nous les remercions de s’être ainsi livrés avec franchise afin que nous puisions mieux comprendre leurs premiers mois de présidence et leur vision de l’avenir du mouvement sportif français.

Après, Philippe Bana, président de la fédération française de handball, et Yohan Penel, président de la fédération française de badminton, voici Gilles Erb, président de la fédération française de tennis de table.

Vous avez été élu président de la FFTT le 6 décembre dernier. A quoi avez-vous consacré vos 100 premiers jours ?

Déjà 100 jours ? Une chose est sûre, je ne les ai pas vu passer !
Dans un premier temps, j’ai voulu rencontrer tous les acteurs de la fédération (cadres techniques, salariés, joueurs, élus) pour me présenter, les rassurer, leur exposer le projet fédéral et situer leur rôle dans ce projet afin que tout le monde soit à un même niveau de connaissance. Ce travail m’a permis de faire un état des lieux précis de la fédération pour envisager des restructurations organisationnelles et managériales pertinentes.

Dans le même esprit, j’ai rencontré tous les partenaires institutionnels (ministère et direction des sports, l’Agence nationale du sport (ANS), le CNOSF) et les partenaires économiques pour leur présenter notre équipe, nos enjeux et notre programme. J’ai pris connaissance des dossiers importants en cours comme la campagne de financement de l’ANS à travers le projet sportif fédéral, les contrats d’objectifs de performance, les recrutements en cours, etc…J’ai, par exemple, mené le recrutement du nouveau DTN qui a été nommé le 13 mars 2021 et qui prendra ses fonctions le 1er avril 2021. Enfin, cette phase d’installation a permis de mettre en place le bureau exécutif et les commissions fédérales grâce à un appel à candidatures, et à former les nouveaux élus pour accélérer leur compréhension du contexte et des usages fédéraux.

Dans un second temps, nous nous sommes fortement mobilisés pour concevoir un plan de gestion de la crise sanitaire en deux volets : un plan d’urgence, de solidarité pour les clubs les plus en difficulté et un plan de relance pour préparer la reprise de l’activité pour nos clubs. Nous envisageons de mobiliser un peu plus de 1 M€ financé par les ressources fédérales, des subventions à venir et un PGE. C’est donc un effort conséquent pour relancer l’activité des clubs grâce à des outils concrets et mutualisés, dynamiser l’emploi et la formation, accompagner les clubs dans la transformation digitale grâce à des services de proximité, et favoriser la création de nouvelles offres de pratique pendant l’été. 

Voilà quelques points saillants d’une activité intense au cours des trois premiers mois après notre élection.

En effet, c’est intense ! Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en prenant vos fonctions ?

Rien ne m’a fondamentalement surpris. Ceci dit, j’ai été étonné par le peu de liant entre les salariés, les élus, l’équipe technique et les joueurs. Chacun vit un peu dans sa bulle. Notre objectif sera de faire de tous ces acteurs une seule et même équipe fédérale. J’ai également été frappé par le poids des règlements fédéraux qui pénalisent l’agilité de la fédération surtout en cette période de crise. J’ai pu mesurer aussi la prégnance du jeu des acteurs et des postures politiques alors que nous sommes précisément tous au service d’un bien commun, à savoir la fédération. Mon ambition est de rassembler tous les acteurs autour d’un projet fédérateur et co-construit.

Enfin, j’ai pu noter combien la fédération était assaillie de sollicitations de toutes natures par les partenaires institutionnels (Ministères, ANS, CNOSF) sous la forme de réunions, d’enquêtes, de rapports et de projets, par divers organismes comme des agences, des entreprises privées de services, par des associations, par des médias (presse ou magazines) et bien sûr par les clubs et les instances (comités départementaux et ligues régionales).

Projetons nous en mars 2022, je vous interroge sur votre bilan de cette première année de mandat  Qu’aimeriez-vous pouvoir nous répondre ? 

Dans un an, j’espère, tout d’abord, que la pratique du tennis de table aura repris partout sur le territoire et que nous aurons donné envie aux licenciés et aux bénévoles de revenir dans les clubs pour bouger, vivre ensemble et contribuer à la vie de la cité. Au-delà de ce voeu, j’espère que nous aurons rassemblé largement en apaisant le climat, en instaurant des habitudes de concertation et en suscitant l’adhésion des territoires au projet fédéral. J’espère également que nous aurons réussi à développer quelques axes de notre programme, notamment pour rendre accessible le tennis de table et élargir notre communauté. En ce sens, je serai heureux d’avoir :

– amélioré nos process de travail au sein de la fédération

– diversifié notre offre vers une pratique plus souple, 

– mis en place un réseau de référents ping santé- lancé des espaces de pratique extérieur

– renforcé les liens avec l’école

– recruté nos premiers responsables fédéraux du développement de la pratique

– installé un haut conseil de vigilance

– fait grandir le développement durable au sein de notre fédération

– développé des services aux clubs pour faciliter le travail des bénévoles grâce à la transition numérique

– recruté un directeur marketing pour valoriser l’image de la FFTT.

Enfin, je serai un président heureux de voir l’un ou l’autre pongiste monter sur un podium aux Jeux Olympiques de Tokyo !
Autant dire que nous avons du pain sur la planche pour relancer l’activité et répondre à nos engagements !

Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels vont être confrontés votre fédération et le mouvement sportif ces prochaines années ?

Pour le mouvement sportif dans son ensemble, le défi principal sera sans doute d’être capable de s’adapter aux multiples évolutions du modèle sportif français mais aussi aux nouvelles attentes et besoins de la population en matière de pratique sportive. À la performance sportive, les fédérations devront s’engager toujours plus dans les questions de société pour devenir, à travers leurs instances déconcentrées, de véritables acteurs des territoires et des cités.  Elles sont sociales par essence et doivent donc logiquement contribuer à une société plus harmonieuse. Pour résister à de nouvelles concurrences, elles devront aussi opposer et revendiquer des externalités positives empreintes de valeurs éducatives et morales.

Le défi majeur pour la FFTT sera de conquérir le public loisir et féminin grâce à une image plus moderne, plus festive, plus conviviale en proposant une offre de pratique plus souple, plus libre, plus connectée. Nous souhaitons rendre le tennis de table plus accessible notamment grâce au Ping en extérieur. Il s’agit d’un véritable changement de paradigme consistant à passer du tout compétition pour l’élite au tout plaisir pour toutes et tous tout au long de la vie.

Le 2° défi sera de moderniser la fédération en professionnalisant ses services et en s’engageant sans retenue dans la transition numérique pour simplifier la tâche des bénévoles et offrir plus de services aux licenciés.

Le 3° défi sera de renouveler son modèle économique en valorisant son image pour élargir sa communauté et attirer de nouveaux partenaires économiques et médiatiques. L’enjeu sera de diversifier ses sources de revenus.

Enfin, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sont une formidable opportunité d’exposer notre sport et d’espérer convaincre de nouveaux pratiquants de rejoindre l’un de nos clubs. Nous espérons ainsi, non seulement, participer à la récolte des médailles olympiques mais aussi à l’Héritage de cet extraordinaire événement pour faire de la France une nation plus sportive.

Aucun commentaire

Alain GUIET

Bjr es ce que vous pourriez faire passer tous les tournois à l’échelon des régions et des département le coefficient tournois de 0.5 à 1 parce que tous les joueur que nous rencontrons joue tous en championnat départemental régionale ou national j’avais déjà fais cette proposition mais elle avait été refuser parce que les instance générale de l’époque avait refuser.

Versang Jacques

Beau programme en perspective et je vous souhaite de réussir !
Par contre, vous ne parlez pas du tout des vétérans, qui sont pourtant très nombreux !
Un sujet de réflexion, comme nouveau président : réfléchir à la modification des catégories d’âge pour les championnats de France vétérans pour ainsi s’aligner sur les championnats du monde, d’Europe et les tournois internationaux !
Merci de votre attention et cordiales salutations sportives.

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