Jean-Baptiste Durier : « Le Tour de France à la voile, on l’a sauvé »

Publié le 15 juillet 2015 à 14h37 dans Economie du sport

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AFP

« A bout de souffle » en 2014, le Tour de France à la voile, entamé vendredi à Dunkerque (Nord), a été « sauvé » par le passage pour la première fois sur multicoque (le trimaran Diam 24), a estimé samedi le directeur de la course, Jean-Baptistrele Durier, auprès de l’AFP.

Q: Premières impressions de ce Tour de France à la voile (TFV), avec 28 concurrents au départ contre seulement 9 l’an dernier sur les M34 monocoques ?
R: « C’est très satisfaisant. On a eu une magnifique première journée (vendredi) avec le raid côtier et une fréquentation comme on n’avait jamais vue. Le village était plein tout le temps. L’une des spécificités de ce nouveau Tour de France, c’est d’être tourné vers le public. On essaie de rendre les bateaux visibles depuis la terre ».
Q: Est-ce que l’aspect un peu commercial de ce TFV +new look+ ne l’éloigne pas du monde de la voile ?
R: « Non seulement, je ne le crains pas mais en plus on le pousse. On s’inspire du Tour de France cycliste, le 3e événement sportif au monde, qui est basé sur deux piliers: le côté populaire (caravane) et l’aspect sportif. Notre mission, c’est d’aller parler au grand public. C’est pour ça qu’on veut rapprocher les régates de la terre. On veut faire une tournée d’été qui permette à ce nouveau public de découvrir la voile ».
Q: Quid de l’abandon de la dimension hauturière ?
R: « Le format précédent était à bout de souffle et il y avait deux choix: laisser mourir le TFV ou être pragmatique en essayant de relancer la machine. Il y a eu plus de six mois d’échanges, avec des coureurs, des partenaires et certains médias. La course au large, c’est évidemment un volet magnifique de la voile mais ce format nous a paru la meilleure façon de relancer la machine. Le Tour de France à la voile, on l’a sauvé ».

Q: Que penser du Diam 24 et de sa fragilité soulignée par certains coureurs ?
R: « C’est un bateau relativement récent et on est dans un sport mécanique. Il y a effectivement des petits éléments qui sont en cours de fiabilisation. Rien de grave. (…) Le Diam 24, c’est un bateau qui coûte 55.000 euros TTC, prêt à naviguer. Ce n’est pas un AC72 (les catamarans de 22 m de la Coupe de l’America 2013, NDLR) mais les gens n’attendent pas ça ».
Q: Peut-on imaginer que les Diam 24 seront un jour équipés de foils, pour les faire décoller ?
R: « On va laisser la compétition se dérouler. On tirera un premier bilan après trois semaines de course, à l’arrivée le 26 juillet à Nice. Tout pousse à continuer en Diam 24 mais, comme tout le monde, on voit tout ce qui se passe avec les foils. Mais il ne faut pas aller plus vite que la musique. Ce ne sera pas pour l’an prochain. Il faudra d’abord fiabiliser tout ça. Certains grands noms (Macif, l’écurie de course de François Gabart, ndlr) se livrent déjà à l’exercice et leurs premières impressions sont plutôt sympathiques à l’égard d’un Diam 24 à foils. A plus long terme, un TFV sur des Diam 24 à foils, c’est possible. Mais on est juste au début de la réflexion. Il faut que ce soit raisonnable sur le plan budgétaire ».

Un commentaire

Bob

ASO a essayé de tuer le TFV pendant des années, contentieux à l’appui, nous dit maintenant qu’il l’a sauvé. C’est merveilleux !
A part la tournée des plages, la visibilité de l’événement est quasi nulle, le contrat du tour vélo et du Dakar rapportant bcp plus à ASO.

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