« Eux aussi font le sport français » : Benjamin Carlier, responsable du Tremplin, l’incubateur du sport.

Publié le 15 janvier 2015 à 16h24 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont DG d’institution sportive, expert du sport business, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, lobbyiste, DTN, ou directeur des sports de collectivité territoriale, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Benjamin Carlier (@bencarlier), responsable du Tremplin (@LeTremplin_), l’incubateur de start-up spécialisées dans le sport de la mairie de Paris.

Capture d’écran 2015-01-16 à 10.07.06

Chef de projet chez Carat Sport, puis assistant parlementaire avant de devenir Chef adjoint de cabinet de Valérie Fourneyron, Ministre des sports, vous gérez désormais le Tremplin, l’incubateur de start-ups spécialisées dans le sport de la mairie de Paris. Pouvez-vous nous parler de votre riche parcours professionnel ?

Je commence par une banalité dans le monde du sport en disant que j’ai appris à lire avec L’Equipe… Pour moi, travailler dans le sport était naturel mais c’est surtout une véritable passion. Marketing, communication, gouvernance, économie : tout ce qui a un lien avec le sport m’intéresse et mon parcours l’illustre.
Lorsque j’étais collaborateur parlementaire de Valérie Fourneyron, j’ai eu la chance de vivre une formation accélérée en 2011 et 2012 en traitant de sujets sports divers et variés (Assemblée du sport avec le groupe « sport sain et éthique », groupe sport de la campagne présidentielle, mission d’information sur la gouvernance des fédérations sportives, loi sur l’éthique du sport et les droits des sportifs…). Par la suite, au ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, grâce à mon poste de chef adjoint de cabinet de Valérie Fourneyron, j’ai pu aller à la rencontre et travailler avec la plupart des acteurs nationaux et internationaux du sport. J’étais également chargé de quelques dossiers spécifiques comme le dopage, l’économie du sport ou les relations internationales.

Toutes ces expériences, dans le privé comme dans le public, m’ont énormément apporté et sont aujourd’hui extrêmement utiles pour lancer le Tremplin. C’est à la fois une responsabilité forte compte tenu de l’ambition de cet incubateur et une grande joie de pouvoir partager ma passion du secteur avec les start-upers qui ont à cœur d’apporter de la modernité et de la créativité.

A quoi sert exactement le Tremplin et quel votre rôle en son sein ?

Le Tremplin est une plateforme d’innovation pour le sport créée par Paris & Co, agence de l’innovation et de l’attractivité de Paris. Une plateforme d’innovation, c’est un incubateur de startups spécialisé sur une thématique unique, ici le sport.
C’est aussi un lieu dédié : nous emménagerons en 2016 au stade Jean Bouin. Cette année nous serons basés dans le 13ème arrondissement.
Une plateforme d’innovation induit également une logique de partenariat avec des grands comptes – aujourd’hui la FDJ et Nike sont partenaires du Tremplin – et des acteurs institutionnels, comme l’INSEP. C’est enfin l’animation de l’ensemble de cet écosystème autour de 5 métiers : l’incubation, les relations grands comptes, l’académie, l’expérimentation, la veille.

Le Tremplin est donc un acteur concret de l’économie du sport, qui permet aux start-ups de se développer et à tous les acteurs du sport de s’ouvrir à l’innovation. Le Tremplin est un acteur qui rassemble autour de ces enjeux : l’économie du sport et l’innovation.

Mon rôle est de piloter cette structure après avoir lancé le projet en définissant les axes stratégiques et réuni les premiers partenaires. Il s’agira demain d’accompagner les start-ups et d’animer cet écosystème.

Un appel à candidature a été lancé afin que vous abritiez les start-up les plus innovantes dans le domaine du sport. Comment cela se passe-t-il ? Cela comble-t-il vos attentes ?

L’appel à candidature lancé le 25 novembre par la Maire de Paris Anne Hidalgo à l’Hôtel de Ville s’est clôturé le 15 janvier. Nous avons eu l’agréable surprise de comptabiliser plus de 100 candidatures de startups exclusivement sport. Nous allons bien sûr les étudier une à une avec la plus grande attention, accompagnés de nos partenaires. Les dossiers les plus intéressants seront présélectionnés et nous recevrons les entrepreneurs lors de comités de sélection pour choisir la quinzaine de startups qui composeront la première promotion du Tremplin dès le mois de mars 2015.

Mais il est important de dire que les startups qui ne seront pas sélectionnées ne seront pas pour autant exclues de notre dynamique. Nous voulons rassembler et nous continuerons donc d’ouvrir la plupart de nos événements et de nos animations à l’ensemble des start-ups du sport.

Quel événement a marqué, selon vous, l’année 2014 du sport ? Et si vous deviez désigner la personnalité ou l’événement qui devrait marquer 2015 ?

La victoire de l’Allemagne en Coupe du Monde a pour moi marqué cette année 2014. Elle dépasse le simple fait sportif tout simplement parce qu’elle représente l’avènement de la Big Data au plus haut niveau. Bien sûr les données étaient déjà analysées et exploitées par de nombreux clubs, mais l’équipe d’Allemagne a utilisé à merveille ces nouvelles technologies pour gagner le titre suprême et ne s’est pas privée de s’exprimer sur le sujet. Une preuve, s’il en fallait, que sport et innovation sont intimement liés, notamment lorsqu’on parle d’optimisation de la performance.

Et je vois bien comme acteur déterminant de l’année 2015 la FFBB. Avec le double challenge de réussir l’organisation d’une compétition majeure en très peu de temps, et de la remporter ! Pour ouvrir la voie à une autre belle organisation en 2016 et à un autre succès d’une équipe nationale sur la scène européenne ?

Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

Ma première mesure serait de préempter un créneau législatif pour aboutir le plus rapidement possible à une refonte du code du sport, qui a besoin d’être modernisé et en partie repensé. En concertation avec tous les acteurs du sport et en m’appuyant évidemment sus les bases existantes et les travaux déjà réalisés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *