« Eux aussi font le sport français… » Franck Boucher, Président de PPEP et conseiller de Jacky Lorenzetti

Publié le 23 septembre 2014 à 14h51 dans Non classé

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Franck Boucher, Président de Projet privé-Espace public (http://www.ppep.fr) et conseiller de Jacky Lorenzetti, le président du Racing métro 92.

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Pouvez-vous nous parler de votre riche parcours professionnel qui vous aura vu travailler dans l’univers politique, puis dans le sport, avant de devenir entrepreneur ?

J’ai été collaborateur de plusieurs élus. C’est dans le cadre de mon dernier poste de directeur de cabinet que j’ai rencontré Jacky Lorenzetti, l’actuel président du Racing-Métro92. Lorsqu’il a repris le club, je lui ai envoyé un mail pour le féliciter, lui dire que j’avais joué 17 ans au rugby, et que si un jour il souhaitait parler ovalie avec moi, ce serait avec grand plaisir. Il m’a fait venir, m’a parlé de son projet, de la volonté de doter le Racing de son propre stade et de travailler sur le long terme, et a conclu sa présentation par ses mots : je cherche un DG débrouillard, car tant que nous ne sommes pas en Top 14, il faudra faire avec peu de moyens, est-ce que cela t’intéresse ? J’ai dit banco. Jacky pourrait tranquillement jouir de sa fortune sur les bords du Lac de Genève. Et bien non, il préfère investir 400 millions d’€ dans une Arena, au cœur de La Défense, pour doter le Racing d’un équipement dont il tirera ses revenus futurs. Respect. Il faudrait plus d’entrepreneurs comme lui dans notre pays ! J’ai ensuite créé PPEP, mon entreprise, spécialisée dans la concertation et les affaires publiques : nous aidons nos clients à faire accepter leur projet, leur produit ou leur idée dans l’espace public. J’ai ainsi conduit pour Jacky Lorenzetti tous le processus de concertation pour arriver au démarrage du chantier de l’Arena à La Défense et me suis occupé de toute la communication du projet. Je continue aussi à avoir un rôle de conseiller au Racing. Vous voyez que je suis toujours dans les trois univers : l’entreprise, le sport et la politique.

Pour vous, quelles sont les ressemblances et les différences entre le monde politique et le monde sportif ?

Je vois beaucoup plus de ressemblances que de différences ! Les hommes politiques sont de grands sportifs, incontestablement. Il faut un vrai entraînement pour vivre au rythme qui est le leur. Et puis, la vie publique est comme le sport de haut-niveau : elle shoote à l’adrénaline. Entrez dans un stade en short et avec des crampons au pied ou dans un hémicycle, en costume cravate, vous aurez le même frisson.

Pouvez-vous nous parler de l’Arena 92 et nous faire un point d’étape ?

L’Aréna à Nanterre La Défense est une salle de spectacle dans laquelle on pourra aussi jouer au rugby. Elle aura une capacité variable de 10.000 à 40.000 spectateurs, 32.000 en version rugby. Avec 5 millions de clients franciliens en ligne directe, sans un seul changement de transport en commun, ce sera l’équipement culturel et sportif le mieux desservi d’Europe. Une salle de spectacle aux qualités acoustiques incroyables, d’une modularité inconnue jusque-là, et en même temps, un stade à l’anglaise où les spectateurs seront à 5 m de la ligne de touche, le tout à La Défense ! 100 loges, 3000 sièges business, un écran géant hors-norme,… Cela va mettre un coup de vieux à de nombreux équipements ! L’Arena sort de terre à un rythme impressionnant. Je vous invite à aller voir le chantier depuis la passerelle Chemetov derrière la Grande Arche. C’est spectaculaire ! Livraison à l’automne 2016.

En plus de Projet Privé-Espace Public, vous avez d’autres projets je crois dans le crowdfunding?

Oui, tout à fait, PPEP me fait vivre. J’en suis à mon cinquième exercice fiscal, j’ai des clients fidèles et je développe de nouvelles missions. Mais j’ai également la passion d’entreprendre. J’ai repris une cave à vin avec un ami, la Cave Barberon, dans le 5ème arrondissement. Le vin et le rugby font bon ménage ! Beaucoup de joueurs sont nos clients et il n’est pas rare de les croiser à la boutique. Surtout les Sud-Africains qui sont de grands connaisseurs ! Et puis, je lance avec 4 amis, SPORTBOOSTER (www.sportbooster.fr) une plateforme de Crowdfunding destinée exclusivement au sport de haut-niveau. Notre pari : démontrer que le financement participatif deviendra une source de revenus parmi d’autres pour les clubs et les sportifs de haut-niveau. Nous poussons les supporters à être acteur de leur passion. Nous nous lançons avec de la boxe. Un projet basket devrait voir le jour d’ici peu ainsi qu’un projet voile. Le crowdfunding a permis à de nombreux skieurs américains de financer leur entraînement pour les derniers JO d’hiver. Je suis certain que les athlètes français peuvent s’y retrouver également. Et que les Fans suivront !

Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

J’ai promis à mon épouse de ne plus faire de politique… Mais si d’aventure, elle acceptait de me voir jouer à nouveau un rôle public et que cela soit au ministère des sports, je militerais pour une séparation stricte des ligues pros et des fédérations. Les enjeux financiers sont trop importants pour que les ligues demeurent sous la tutelle d’élus fédéraux. Ce n’est pas une question de compétence, c’est une question d’intérêts divergents. Chacun son rôle : d’un côté le sport pro, de l’autre le sport pour tous. Cela signifie la fin de la tutelle des associations sur les clubs pros via le numéro d’affiliation. En contrepartie de cette liberté pour les ligues, les fédérations doivent avoir tout pouvoir sur les équipes de France, à condition de dédommager normalement les clubs qui fournissent les internationaux. Voilà un beau chantier, n’est-il pas ?

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