« Eux aussi font le sport français… » Cyril Cloup, DG de l’ANDES

Publié le 9 août 2014 à 12h09 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Cyril Cloup, Directeur général de l’ANDES (Association nationale des élus en charge du sport – http://www.andes.fr), qui a été également président d’un club de football à 29 ans.

cyril cloup photo

Olbia le Blog : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Cyril Cloup : Mon parcours professionnel a été fortement influencé par ma jeunesse dédiée au sport, en tant que joueur, entraîneur et bénévole, mais également par le suivi de mon père sur les terrains et dans les réunions de Bureau en tant que dirigeant de club.

Après un cursus de Maîtrise Economie et Gestion d’entreprise, j’ai opté pour un DESS Management du sport, à l’issue duquel j’ai eu l’opportunité d’effectuer mon stage de fin d’étude sur l’organisation globale de l’accueil d’une étape d’arrivée du Tour de France.

J’ai eu ensuite la responsabilité RH et gestion d’un village Club Med au Maroc. En revenant en France, j’avais la possibilité d’occuper un poste d’analyste financier, ou relever le challenge de l’ANDES en 2003.

J’ai choisi le projet de l’ANDES proposé par le président, Jacques Thouroude, car cela correspondait à ma vocation sportive ; la structure comptait alors une quarantaine de villes.
Il y avait un véritable besoin de structuration et de mise en réseau des décideurs locaux du sport, dont les communes soutiennent la pratique sportive avec plus de 9.3 milliards €/an et la propriété de 200 000 installations. (80% du patrimoine sportif).

La structure qui a débuté avec une personne s’est étoffée au fur et à mesure, pour compter aujourd’hui 7 collaborateurs, et 3 500 villes en réseau.

OLB : Concrètement, l’ANDES c’est quoi ? Quelles sont ses missions principales ?

CC : C’est « le Réseau Sport des Collectivités locales » (villes et intercommunalités) avec deux missions principales, l’accompagnement quotidien des élus locaux en charge des sports sur toutes leurs questions d’ordre technique, juridique, financier, règlementaire, et la représentation des villes auprès des instances décisionnaires du sport.

Nous produisons du contenu comme le récent « guide de l’élu en charge du sport » à la suite des dernières élections municipales. Cela a été un véritable buzz avec de nombreuses sollicitations, c’est une satisfaction pour l’équipe qui a fourni un gros travail d’élaboration.

Enfin, l’ANDES est bien entendu un réseau pro-actif, avec une mise en relation permanente entre les membres du réseau, pour avoir rapidement l’information auprès de la personne compétente, car un mandat … c’est long et court à la fois pour réaliser les projets avec toutes les démarches administratives et financières nécessaires.

OLB : En quelques mots, quel est votre quotidien ?

CC : Mes missions comprennent l’accompagnement et le management de mes collaborateurs, le suivi et les dossiers du Président et du Comité directeur ; la gestion administrative et financière, et la représentation de la structure auprès des adhérents, des institutions et des partenaires.

Plus prosaïquement, cela représente beaucoup de contacts, d’écoute et de services rendus à nos adhérents, avec la réactivité nécessaire dans le cadre d’une véritable relation de confiance.
Les élu(e)s sont très souvent sollicité(e)s et isolé(e)s face aux diverses demandes de la part des associations, ils peuvent trouver avec la structure, une attention, une réceptivité et l’aide à leur problème de terrain, et profiter du réseau pour contacter directement leurs collègues qui partagent la même problématique.

OLB : Pensez-vous que la réforme territoriale annoncée par le Gouvernement impactera le sport français ? Si oui, dans quel sens ?

CC : Cela fait 5 ans que cette réforme dure, que l’ANDES suit ce dossier et fait part de ces contributions.
Je retournerai volontairement la question en demandant que veulent les acteurs du sport ? Quelle organisation du sport français pour quels objectifs ?
Je crois plutôt à la démarche proactive avec une force de proposition. C’est par cette démarche que l’ANDES a soutenu et obtenu collégialement la compétence sportive partagée auprès des parlementaires et des différents ministres concernés.

C’est dans cette optique, à la suite du dernier projet de loi voté sur la carte des régions, qu’un travail commun est prévu avec les associations représentant les collectivités territoriales sur l’avenir des compétences sportives qui seront évoquées dans le deuxième projet de loi.

La tendance générale pour le sport que devrait acter la réforme territoriale est la mutualisation et la clarification des compétences des acteurs publics, avec la prise en compte du contexte budgétaire restreint.

OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

CC : Quatre pistes de travail me viennent à l’esprit.
Dans un objectif de développement du sport pour tous, le renforcement de la pratique sportive à l’école serait une priorité avec un projet éducatif global dès le plus jeune âge, car « tout commence à l’école ».

Une politique de communication évoquerait les bienfaits des activités physiques sous toutes ses formes et des thèmes accessibles au grand public (convivialité, nature, motricité, santé, lien social, éducation…), la fête du sport annuelle pourrait en être l’élément déclencheur sur le modèle de la fête de la musique, avec des lieux inédits de pratique sportive.

Parce qu’une nation sportive est une nation dynamique, avec un impact sociétal incontestable et un rayonnement international, je ferai en sorte de dresser des passerelles avec les acteurs concernés pour privilégier l’innovation afin de répondre à l’évolution des attentes des concitoyens.

Pour le sport professionnel, je travaillerai à l’autonomie progressive et la responsabilité des clubs volontaires pour l’acquisition progressive de leur outil de travail.

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