« Eux aussi font le sport français… » Louis Chenaille, Attaché de presse de l’UCI

Publié le 6 août 2014 à 16h36 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Louis Chenaille, attaché de presse de l’Union cycliste internationale (UCI – http://www.uci.ch), après 20 ans de journalisme, à L’Equipe et RMC Sport.

photo LC

Olbia le blog : Pouvez-vous nous parler de votre riche parcours professionnel qui vous aura vu travailler pour deux médias sportifs de premier plan, L’Equipe et RMC Sport, avant de rejoindre l’UCI ?

Louis Chenaille : J’ai été journaliste pendant une vingtaine d’années, dont 7 a l’étranger pour différents médias généralistes mais en grande partie pour L’Equipe. Au Japon j’ai couvert les JO d’hiver de Nagano et la Coupe du monde de foot de 2002 ; en Grèce les JO d’Athènes. Avec ma partenaire, nous avons décidé de rentrer en France, en partie pour des raisons familiales. J’ai rejoins RMC où j’étais producteur de programmes sportifs avant de rejoindre le pôle multimédia RMCSport. Les dernières années, j’ai développé la couverture de l’actualité sportive sous l’angle institutionnel.

OLB : Quel est votre quotidien d’attaché de presse de cette fédération internationale Olympique ?

LC : Je réponds aux demandes d’information et d’interviews de la presse tant au niveau sportif que réglementaire puisque nous sommes l’entité régulatrice du cyclisme. J’organise aussi les rendez-vous médiatiques du Président de l’UCI Brian Cookson ce qui inclut l’opérationnel mais également la préparation de notre communication. Enfin je voyage sur les événements UCI [Championnats du Monde et Coupes du Monde] de nos différentes disciplines.

OLB : Après 20 ans de journalisme, ça fait quoi de « passer de l’autre côté » ?

LC : Il est intéressant d’observer la construction de l' »actualité », une production déterminée par un ensemble de paramètres et de (en)jeux plus ou moins prévisibles et à laquelle nous essayons de contribuer dans l’intérêt de notre institution et de notre sport.

OLB : Si vous deviez redevenir journaliste, cette expérience modifierait-elle votre façon de travailler et votre approche du métier ? Si oui, en quoi ?

LC : Elle me conforterait dans l’obligation de connaître son sujet. L’objectivité journalistique est un mythe mais le professionnalisme un objectif accessible.

OLB : Qu’avez-vous pensé du Tour de France qui vient de s’achever ?

LC : Nous avons assisté à une édition ouverte après l’abandon des deux principaux favoris Froome et Contador. Vincenzo Nibali, le 3e homme de cette 101e édition, a parfaitement profité de cette nouvelle donne mais il y a eu une vraie bataille pour le podium et les Français ont très bien tiré leur épingle du jeu. On peut se demander ce qu’auraient fait des lieutenants comme Richie Porte si leur « patrons » avaient pu défendre leurs chances jusqu’au bout mais on ne réécrit pas l’histoire. On notera aussi l’extraordinaire accueil de l’événement en Angleterre. Du point de vue de l’UCI, ce Tour a été satisfaisant à plusieurs titres : les caméras embarquées ont montré un réel potentiel de développement pour le futur des retransmissions de notre sport, le final sur les Champs Elysées a coïncidé avec l’épreuve féminine « La Course » qui a offert une médiatisation sans précédent au cyclisme féminin et enfin l’entente entre l’UCI-CADF et l’AFLD dans le dispositif de lutte antidopage a parfaitement fonctionné.

OLB : Quels seront, d’après vous, les enjeux du cyclisme mondial dans les années à venir ?

LC : Il faut renforcer le modèle économique du cyclisme qui reste un sport mondial mais sous-capitalisé. On voit trop d’équipes – notamment sur le route – disparaître et une trop grande volatilité des sponsors. Les acteurs du sport doivent mieux y trouver leur compte en termes de revenus. L’attractivité de notre sport passe évidemment par une réputation restaurée auprès des partenaires, des diffuseurs et du public. Ce cercle vertueux doit permettre une meilleure visibilité a la télévision. Il faut enfin veiller a conserver le cyclisme au programme des sports olympiques.

OLB : Depuis la Suisse, quel est votre sentiment sur les réflexions menées actuellement en France sur une éventuelle candidature Olympique de Paris ?

LC : On perçoit une volonté depuis quelques années d’organiser une réflexion avec les différents acteurs, tirée des échecs passés, qui éventuellement débouchera sur une candidature. Le mouvement sportif et je pense aussi bien aux instances qu’aux athlètes doivent être centraux dans le « portage » du projet. La France doit confier des responsabilités aux ex-sportifs; Gatien, Estanguet, Diagana, Mauresmo et d’autres, a leur façon et dans leur domaine, montrent cette disposition. Il faut aussi savoir parler au monde, promouvoir une idée a l’international. En anglais si nécessaire.

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