Eux aussi font le sport français…Antony Bloch, dirigeant-fondateur de Bloch Consulting

Publié le 2 juillet 2014 à 14h32 dans Eux aussi font le sport français...

Ils sont lobbyiste, DTN, DG d’institution sportive, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, directeur des sports de collectivité territoriale, ou expert du sport business, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias.
Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise.

Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Antony Bloch, 38 ans, diplômé de l’ESC Bordeaux, fondateur et dirigeant du cabinet de recrutement spécialisé dans le sport, Bloch Consulting (http://www.bloch-consulting.fr).

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OLB : Comment devient-on chasseur de têtes dans le sport ?

AB : Après un début de carrière dans le secteur des nouvelles technologies sur des fonctions commerciales et managériales, j’ai rejoint Mercuri Urval, cabinet de conseil en recrutement international. J’y ai découvert et appris un métier passionnant qui concilie analyse, écoute, conseil, rencontres et relation client. Passionné de sport, j’ai été conforté dans mon envie d’évoluer dans ce secteur lors d’un stage de fin d’études au service marketing du club de football professionnel des Girondins de Bordeaux. J’ai alors naturellement orienté mes actions vers le sport après avoir fait le constat qu’il y avait peu d’acteurs RH spécialisés pour répondre à une attente croissante des dirigeants de pouvoir s’appuyer sur des consultants qui ont parfaitement appréhendé les enjeux, les acteurs, les métiers, les codes et les valeurs du secteur.

OLB : Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le recrutement dans l’univers du Sport ?

AB : On observe encore un vrai décalage entre les processus de recrutement mis en œuvre dans l’univers du Sport en France et ceux mis en œuvre dans les secteurs plus professionnalisés. Aujourd’hui, peu d’entreprises du secteur s’appuient sur une méthodologie éprouvée et sur des outils RH spécifiques lorsqu’elles recrutent, et beaucoup privilégient encore une approche essentiellement basée sur de l’activation réseau, qui comporte de vraies limites.

OLB : Quelles sont ces limites ?

AB : Au regard de la conjoncture actuelle, chaque recrutement revêt un caractère stratégique et il est dommage d’avoir une approche restrictive. En effet, si l’on recrute le meilleur profil d’un réseau en procédant ainsi, on n’a absolument pas l’assurance d’avoir recruté le meilleur profil du marché. Le réseau est un moyen important pour identifier des candidats intéressants, mais je considère que son activation doit s’inscrire dans une stratégie plus globale de recherche de candidats. D’autre part, la performance d’une personne au sein d’une organisation ne garantit pas le même niveau de performance au sein d’une autre organisation. On sélectionne souvent les candidats en fonction de leur parcours et compétences, en sous estimant l’importance de la personnalité. Pour sécuriser et optimiser un recrutement, au delà des compétences, il est important d’évaluer de manière approfondie l’adéquation entre la personnalité du candidat et la culture d’entreprise, le mode de management et la stratégie de développement car c’est cette adéquation qui va favoriser la performance future du collaborateur.

OLB : Le sport est-il un milieu professionnel ouvert à des profils originaux ou une voie principale semble à privilégier pour les étudiants ?

AB : Je pense que malheureusement, d’une façon générale, il est très difficile de changer de métier ou de secteur d’activité en France. La conjoncture économique ne fait qu’amplifier ce phénomène et n’encourage pas les recruteurs à être « créatifs ». Les entreprises s’orientent vers des profils rassurants, s’appuyant sur une expérience préalable dans leur secteur d’activité ou une formation spécifique. Le potentiel, la personnalité des candidats, la valeur ajoutée de leurs expériences dans d’autres secteurs et leur capacité à s’adapter ne sont pas suffisamment considérés et valorisés. Le sport n’échappe pas à cette réalité, il est très difficile d’intégrer ce secteur. Si une formation spécialisée donne indéniablement plus d’impact à une candidature, elle ne garantit absolument pas le fait de trouver un emploi dans le sport.

OLB : Si demain vous étiez nommé ministre des sports, quelle serait votre première mesure ?

AB : J’organiserai chaque année la fête nationale du sport avec l’objectif de promouvoir l’ensemble des disciplines et encourager la pratique sportive. Portes ouvertes dans les clubs, démonstrations, initiations, échanges, convivialité seraient au programme de cette journée qui donnerait au sport la place qu’il doit avoir dans notre société.

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